Chapter 18.75

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Sherlock revient, habillé cette fois. Je suis toujours au téléphone. Je lui fais signe de garder le silence tout en lui tendant l'assiette qui lui est réservée. Nouvel appel en cours... Ça y est, je deviens comme mon père.

– Cabinet privé du docteur Whitesorrow. En quoi puis-je vous aider ?

– Bonjour madame, dis-je, Je souhaiterais parler au docteur Whitesorrow de vive voix s'il vous plaît. C'est important.

– Bien, nous allons essayer. Qui le demande, au juste ?

– Dites-lui que c'est le rat de laboratoire, il comprendra.

– Euh... d'accord. Je vous demande un instant.

Tiens, tiens, nouvelle secrétaire médicale... Intéressant. Quelques minutes à écouter la musique d'attente. Mon colocataire m'interroge du regard, mais je reste silencieuse. Enfin, une voix d'homme me répond.

– Mademoiselle Selens.

– Bonjour, docteur.

– Quel plaisir de vous entendre. J'ai appris que vous étiez de passage à Londres ?

– En réalité, je viens d'y emménager.

Sherlock et moi sourions de concert. Certes, cela ne lui affirme pas que je compte rester, mais il doit penser que c'est une petite victoire.

– Vous ne seriez pas contre le fait de repasser quelques examens prochainement ? Des tests de routine...

– Je m'en doutais. Je pense qu'un calibrage de la rotule ne serait pas du luxe non plus, je crois que ça bouge un peu.

– Patella, pas la rotule, mademoiselle Selens.

Comme si j'avais envie de plaisanter. Mon ton se fait plus cinglant, sans que cela ne soit voulu. C'était ça où je me mets à être sarcastique.

– Bref ! Je suis d'accord. Toujours à Brighton, même adresse ?

– Tout à fait. Quand j'aurai reçu les résultats d'une prise de sang au préalable.

– Cela va de soi. Puis-je attendre quelques jours avant d'aller chez le médecin ? Le... mien est en déplacement actuellement.

Sherlock pouffe de rire, sachant à qui je fais allusion. Je lui envoie un morceau de mon toast sur la tempe pour qu'il arrête.

– Nous ne sommes plus à quelques jours près, mais ne traînez pas trop tout de même. Il s'agit de votre santé, mademoiselle Selens.

– Entendu, merci docteur.

– À bientôt, mademoiselle Selens.

Je mets fin à l'appel et ouvre ma messagerie. Je pianote à toute vitesse.

To : John : « Quand tu seras rentré, j'aurais besoin de toi. »

John : « Tout va bien ? »

To : John : « Oui, mais besoin prise de sang. Je hais les aiguilles. À choisir, je veux que tu le fasses. »

John : « D'accord, dès mon retour :) »

John : « Tout va bien avec Sherlock ? »

To : John : « Tout va bien, cesse de te tracasser. Et toi, avec Amanda ? »

John : « Comment sais-tu son nom ? »

To : John : « Amuse-toi bien ;) »

Je n'y peux rien, tourmenter est dans ma nature. Sherlock parle enfin, grignotant machinalement le toast que je lui ai négligemment lancé.

– Vous avez un problème avec votre jambe ?

– Contrôle de routine, c'est normal. Mais à Brighton... Je ne sais pas encore comment m'y rendre.

– Prenez le train. Puis, si vous aimez la marche à pied, ça sera faisable.

– Je me renseignerai, Sherlock. Mangez maintenant...

– Vous êtes encore en colère pour tout à l'heure ?

– Oui.

– Je vous ai dit que j'étais désolé. Cessez d'être une enfant.

Il fixe son assiette, quelle attitude puérile ! Diantre, que j'aime ça... Je m'adoucis, du moins j'essaye, mais ma voix est encore très sèche.

– Laissez-moi du temps Sherlock. Vous n'êtes pas un cadeau comme colocataire.

– Vous êtes aussi pénible, rétorque-t-il, Si pas plus !

– Je sais. Raison de plus pour me laisser tranquille. Je m'attache à vous, je confesse après un silence, Me le faites pas regretter en me forçant à être si proche.

– C'est John qui a eu cette idée.

Je le regarde en haussant les sourcils, j'ai l'air si naïve ?

– De tisser des liens étroits avec vous, s'explique-t-il.

– Ça ne marche pas comme ça, Sherlock, dis-je agacée.

Je dévore mon œuf entièrement pendant que mon ami tente de méditer mes sages paroles.

– Vous voulez que je vous accompagne à Brighton, propose-t-il enfin.

Je souris, consciente de l'effort qu'il fournit pour faire preuve d'autant d'attention. John a dû lui faire la morale pendant des heures avant son départ pour que je ne parte pas en courant.

– J'ai cru que vous ne me le demanderiez jamais.

*

Difficile de tenir la cadence quand on prépare une fic sur le côté. D'ailleurs, je cherche encore un titre... 

Vous en saurez plus tout bientôt :)

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now