Chapter 69.5

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Un « petit » chapitre du point de vue de Sherlock ? Ça vous tente ? J'avais hésité à en faire un, mais vous sembliez intéressé·e·s...

Alors pourquoi pas. Je ne vous garantis pas un chapitre très long, c'est vrai, mais ô combien il peut être intéressant. Et puis, je trouvais qu'on parlait toujours du fait que les enfants Selens et Reisman s'entendaient toujours TROP bien, je trouve qu'il faut qu'on rétablisse un peu la vérité là-dessus aussi ! ^^

Dans tous les cas, on se retrouve vendredi pour la suite si j'ai le temps de corriger... Car oui, mes chapitres sont plus ou moins écrits, mais pas relus ou corrigés et je suis aux prises avec pas mal de projets importants qui ne me laissent que peu de temps. Navrée :(

Hakan quitte la pièce avec mon frère sans même se retourner, pressée sans doute de fuir la conversation malaisante qui s'est imposée. J'ai pourtant cherché à capter son regard, j'aurais aimé qu'elle s'adresse à moi, me propose de l'accompagner... ou même de lui rendre service !

Je ne veux pas rester dans les parages non plus. Non pas que l'idée d'assumer ce qu'il s'est passé me dérange, loin de là. Seulement, face à tant de personnes à la fois, c'est assez complexe de rester courtois. Ou juste correct. Hakan peut le faire, rester correcte, mais elle me reproche souvent de ne pas y arriver. En fait, non, ce n'est pas un reproche, elle s'intercale plutôt dans la conversation, en fonction de la situation, comme si elle cherchait à me porter, à m'épargner ce supplice. Puis, elle me regarde, amusée, se contentant de me réprimander doucement une fois que nous sommes seuls.

Elle prend soin de moi, dès qu'elle le peut, en toute occasion. Elle cherche toujours à prendre tout en main, d'une part à cause de son obsession du contrôle sur tout et de son manque total de lâcher prise, d'autre part aussi parce qu'elle m'apprécie et préfère donc me soulager de la moindre contrariété. Toujours désintéressée dans ses actes, elle n'attend pas que je la remercie ou que je l'estime davantage. Non, elle veut juste que cela fonctionne. Comme elle l'a dit plus tôt : elle veut que rien ne change.

Mon esprit s'est comme chiffonné quand je l'ai entendue dire cela. Non pas que je veuille que cela l'affecte, la perturbe ou je ne sais quelle autre affliction idiote qui pourrait l'atteindre. J'aimerais simplement qu'elle cède, qu'elle accepte au moins d'essayer de sortir de sa zone de confort. S'il y a bien quelqu'un avec qui j'ai l'envie de tenter cette expérience grotesque, ce serait bien avec une personne comme Hakan. Mais il n'existe personne comme Hakan. Juste Hakan. Rien que Hakan.

Je devrais lui parler... Cela me répugne de le reconnaître, mais Mycroft a raison. Je rentrerai à Londres et je lui aurai parlé. J'ignore comment se déroulera ce retour, si Hakan reviendra à mes côtés, car elle sera peut-être en colère, peut-être déçue... En revanche, nous serons quitte de cette tension que nous maintenons sous silence. C'est décidé, je me laisse ces quelques jours pour m'exécuter.

— Alors... Ça s'est vraiment passé ? M'interroge John pour briser le silence apparemment gênant pour lui.

— Sois un peu plus précis dans tes questions pour que j'y réponde, je rétorque.

— Tu as embrassé Hakan, résume mal mon meilleur ami.

— En réalité, c'était plutôt l'inverse. Je n'aurais rien entrepris si elle n'avait pas commencé.

— Si c'est vraiment ce qu'il s'est passé, s'interpose alors le frère de ma colocataire, je trouve ça bien.

Tout le monde se tourne vers lui, surpris par sa remarque.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now