Chapter 34

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J'ai placé le chapitre « None » à  la suite de ce chapitre, je vous conseille d'aller le relire, il y a du nouveau !

Oh, et d'avance, pardonnez-moi pour les 4000 mots ! C'est votre dernier répit avant le prochain rebondissement, alors profitez-en bien... :3

*

Sincèrement, je croyais que quelque chose changerait entre lui et moi, après notre voyage à Brighton. Je le craignais, même. Savoir ce qui m'attend quand je me rends dans cette clinique a toujours suscité l'inquiétude de mon entourage, le rendant plus mielleux à mon encontre.

L'exemple le plus flagrant, pour l'instant, c'est celui de Grace. Elle a insisté pour limiter les déplacements au maximum, tenant fermement à ce que je travaille depuis Baker Street jusqu'à ce qu'on m'ôte quelques fils que je possède à cause de l'intervention.

Comment lui faire comprendre gentiment, de façon la plus diplomatique qui soit, que JE SAIS MARCHER ! BORDEL ! Hein, comment ? Peine perdue. Durant mon absence, elle a même déjà apporté tout ce dont j'avais besoin, m'empêchant donc de prétexter n'importe quelle bonne excuse pour rejoindre mon bureau chez Selens Inc.

Après réflexion, je me dis qu'elle n'a de cesse d'être prévoyante, juste par bonté d'âme. C'est une personne brave, consciencieuse et qui ne manque pas de bonnes intentions à mon égard. Et ce, dès que nous avons commencé à travailler ensemble.

Madame Hudson, elle non plus, n'est plus aussi méfiante qu'au début de notre rencontre. Elle met un point d'honneur à nous cuisiner un repas chaud, le soir. Elle a beau précisé à chaque fois que cela ne doit pas devenir une habitude, que ça ne durera que le temps de ma convalescence. Je ne peux m'empêcher de croire qu'elle fait cela pour s'assurer que l'on se nourrisse un minimum ; Sherlock est sur une nouvelle enquête, commanditée par un privé, quant à moi, je suis embarquée dans la conception d'un tout nouveau produit. On est transporté dans nos tâches respectives : qui peut songer à faire bonne chair dans des moments pareils ?

Et puis, il y a John aussi. Il insiste pour surveiller mes points de suture. Il croit que je vais y chipoter dès qu'ils ont tous le dos tourné ! Non, mais quelle confiance, que je vous jure ! Bon, d'accord. Il a raison. Je ne peux pas m'empêcher de gratter, de tripoter, d'appuyer. C'est ma petite attraction personnelle. Et oui, c'est vrai, je suis tentée de me les arracher dès que le délai sera passé. Sauf que le docteur s'arrangera pour les enlever lui-même. En tout cas, il me le garantit.

Le seul pour qui la situation n'est en rien différente ? Mon colocataire, vous vous en doutiez. À sa décharge, je vous l'ai dit : il a reçu un nouveau client, il y a peu. Cette histoire l'a coupé de toute forme de réalité. Hormis quand il s'agit de me sermonner.

« Hakan, cessez de gratter, c'est horripilant. »

«Hakan, vous pourriez répondre au téléphone ailleurs ? Ce n'est pas une question.»

«Hakan, allez vous coucher. Vous piquez du nez.»

En fait, laissez tomber, lui aussi me protège beaucoup plus. Il le montre différemment. Je viens de m'en apercevoir. Ce qui me rassure, c'est qu'il ne me porte pas en pitié, rien ne transparaît sur son visage. Il est le seul à réellement faire preuve d'autorité sur ma personne, malgré mon entêtement. Du moins, c'est un des seuls que j'accepte d'écouter, puisque ses ordres sont logiques. Parfois, je tente de négocier avec le détective, j'essaye d'obtenir gain de cause, en vain. J'éprouve trop de difficultés à tenir quand il me transperce du regard. C'est rageant de mon point de vue, amusant du sien.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now