We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly )

4.9

Assis dans la voiture, toujours à la même place sur le parking, nous mangeons nos glaces en discutant de tout et n'importe quoi, confortablement dans les sièges. Zack a allumé la petite veilleuse qu'il y a au plafond de la voiture, près du rétroviseur centrale, pour nous éclairer parce que les lampadaires du parking sont trop loins de nous et au moins, de cette façon, nous voyons ce que nous mangeons.

_ alors tu n'as pas d'origine écossaise ?
_ absolument pas. J'ai une geule d'ecossais ? Je ne suis pas roux, je ne suis pas un lutin... il plaisante.
_ les clichés... comme ton nom de famille est Connor , je me suis dit que... j'ai peut être fait un rapprochement trop attiv.
_ je crois , ouais. Il rit. Je ne suis pas dut tout écossais, désolé de te l'avouer.
_ tu es juste américain ?
_ mon grand père paternel est italien, mais son nom de famille ne sonne pas italien, je te l'accorde. Et toi, purement américaine ?
_ ma maman est française.

Il tourne la tête vers moi, hausse les sourcils et garde la petite cuillère en plastique au bord de ses lèvres. Fièrement et amusé, j'hoche la tête de bas en haut en souriant en coin.

_ française ? Putain, ça claque. Mais... vraiment française ?
_ elle est née en France, si c'est ce que tu veux dire.
_ à Paris ?
_ je pouffe de rire, la France ne se résume pas à Paris. Non, elle est née dans une petite ville près de Lyon.
_ alors tu parles français ou genre...
_ j'ai des bases mais, je ne parle pas couramment français. En fait, ma mère voulait me parler français, uniquement français, pour que je parle et anglais et français mais... finalement, ça n'a pas était possible, c'était trop compliqué et... enfin, bref, j'ai des bases.

Difficile qu'elle me parle exclusivement en français des ma petite enfance quand il n'y avait plus personne d'autre à la maison pour me parler en anglais. J'aurais finis par parler uniquement français et ça aurait été un bazard monstre. Alors, elle me parlais uniquement en anglais avec son petit accent craquant.

_ cool. Tu es déjà allé en France ?
_ non. Tu es déjà allé en Italie ?
_ non. Mais Seattle c'est sympa. Il dit rapidement.
_ ouais, grave. De toute façon, on est bloqué dans cette ville alors...
_ rien ne t'empêche de partir ailleurs.
_ l'argent, ma mère, l'école... rien ne m'empêche de quitter Seattle, c'est vrai. Je dit ironiquement.
_ je veux dire plus tard. Quand tu seras adulte et que tu auras ta propre vie.
_ j'aimerai bien aller à New York.
_ ah oui ?
_ hum. Cette ville m'intrigue, j'ai envie d'y aller. Il y a plein de truc là bas, des trucs bien plus fous qu'à Seattle. Et toi ? Tu veux rester ici ?
_ en fait, je ne me vois pas adulte.

Je fronce les sourcils en laissant fondre un morceau de mon sorbet au citron sur ma langue.

_ je n'arrive pas à voir au delà que ce jour même.
_ oh, alors en plus de te ficher de l'avis des gens, tu vis au jour le jour sans te soucier du lendemain ?
_ ouais. Il rit en baissant la tête. Je trouve ça plus simple que de me torturer l'esprit à penser à un possible projet d'avenir quelconque. Je n'en ai pas de toute façon. Et puis, je vais au lycée une fois tous les 36 du mois, j'ai des notes misérables en plus de ça.
_ des notes, ça peut se remonter. Si tu veux, je pourrais te donner des cours particulier pour que tu galères moins.

Il me sourit.

_ je suis un cas désespéré. Ça ne vaut pas le coup, je m'en branle de l'école. Je suis en dernière année, tout le monde commence à parler des facs où ils veulent aller mais moi, j'en ai rien à faire des facs.
_ tu n'as pas envie de faire quelque chose de spécial plus tard ?
_ logiquement, plus tard pour moi, c'est dans moins de 10 mois. Il sourit , et non, je n'ai pas envie de faire quelque chose de spécial. Toi, oui ?
_ je veux être chirurgienne, je vais aller à la fac de Seattle et je ferais mon interna de chirurgie dans un hôpital de Seattle, je ne sais pas lequel encore mais j'ai le choix.
_ t'es seulement en troisième année et tu sais déjà ce que tu veux faire ?
_ ça me paraît normal. J'ai toujours voulu faire ça, depuis que je suis petite.