We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly )

4.44

Mon plateau à la main, je souris à pleine dent en m'approchant de Zack, qui m'attend, assis à une des tables du self. Il sourit aussi en me voyant, ce qui me réchauffe le coeur. Je dépose mon plateau puis me penche par dessus la table pour l'embrasser tendrement.

_ salut, mon copain.

Il pouffe de rire. Ça ne fait même pas 24h que nous sommes officiellement ensemble, je suis encore toute retourné quand j'y pense, mais je trouve ça compréhensible. Ce dieu vivant est mon copain, rien qu'à moi.

_ t'es vraiment cinglée, en fait.
_ sûrement.

Comme d'habitude, ce que nous mangeons semble être immonde. Ça ne sent pas bon, ce n'est pas appétissant... quand est ce que nous allons bien manger dans ce fichu lycée ?

_ ça va ?
_ ça va. Je me suis terriblement ennuyé en cours ce matin, mais ça va. D'habitude quand je m'ennuis, je parle avec Violet, mais...
_ hum. Elle est têtu, encore plus que toi.
_ apparement, oui. Je ne pensais pas qu'elle était capable de me détester et m'en vouloir à ce point.
_ elle ne te déteste pas.
_ oh, si, Zack. Je te garantis qu'elle me déteste. Elle me déteste et les autres filles aussi. Elles ont toutes pris son partis et se sont ligués contre moi. Je suppose qu'elles ne sont pas de véritable amies.
_ elles vont revenir.

Il commence à manger ce qui semble être de la purée de carotte et qui ne lui plait visiblement pas, à en voir sa grimace de dégoût.
Je fronce les sourcils.

_ je ne veux pas les laisser revenir.
_ quoi ? Il s'intrigue. Tu meurs d'envie de les laisser revenir.
_ non, pas du tout. Je leur en veux, moi aussi. Elles m'ont toutes laissé tomber sans aucunes raisons valables et je devrais les attendre, les bras grands ouverts ? Même pas en rêve.

Il roule des yeux, un peu amusé.

_ tu mens très très mal.
_ c'est ça... assez parlé d'elles. Toi, ça va ?
_ tu es vraiment à moi maintenant, bien sûr que ça va. Ça n'a jamais aussi bien était.

Il est adorable, je pense, en souriant et en ochant la tête. Et en plus d'être adorable, il est très doué pour me draguer et me faire rougir, et il le sait très bien. Il le fait même exprès. Je ne lui en veut pas, c'est devenu agréable de rougir à cause de lui.

_ ta mère ne nous a pas entendu, hier soir ?
_ non. Ou alors elle ne m'en a pas parlé ce matin, mais crois moi, si elle nous avait entendu ou t'avais vu, je ne serais pas en vie actuellement.
_ c'est un ogre ou un truc comme ça, ta mère ?
_ non, je ris, c'est juste... ma mère. Super protectrice et toujours sur ses gardes. Elle m'avait hurlé dessus le jour où elle nous avait vu nous embrasser dans ta voiture, alors je n'imagine même pas comment elle réagira quand elle apprendra que nous sommes ensemble.
_ Elle est courant que tu as 16 ans et que tu es en âge d'avoir une vie sociale et tout ce qui va avec ?

Ça se voit qu'il ne la connaît pas.
Je tente de couper mon morceau de viande, qui ressemble plus à une semelle de chaussure usée que de la nourriture, sans vouloir être méchante ou critique.

_ elle a toujours peur pour moi. Peur qu'il m'arrive quelque chose, peur qu'on me fasse du mal, peur que je ne sois pas heureuse... elle a toujours peur.
_ pourquoi ?
_ c'est comme ça. J'hausse les épaules. Ce n'est pas qu'elle est sévère, c'est juste qu'elle est très très très protectrice. Parfois, s'en est presque étouffant mais je suis habitué, c'est comme ça depuis toujours. Je suis tout ce qu'elle a, je comprend qu'elle veille sur moi comme le lait sur le feu. 
_ je vois... une maman poule, c'est comme ça qu'on dit non ?
_ en quelque sorte, oui. Le jour où tu l'as rencontrera, tu verras qu'elle est gentille sous ses airs sévères.
_ le jour où ... il écarquille les yeux, puis avale difficilement sa salive, on a le temps pour ça, non ?
_ je t'ai fais peur, pas vrai ? Je m'amuse. Ne t'inquiète pas, elle est super. Et oui, on a le temps.