We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly )

4.43

_ on est déjà le 4 décembre ! Râle maman.
_ je sais, maman... on fera le sapin ce week end, ça ne presse pas.
_ quand tu étais petite, tu me suppliais de le faire à partir de mi-novembre...

Discuter de la date de l'installation du sapin de Noël avec ma mère juste avant de partir au lycée et alors que je suis plus en retard que jamais, qu'elle merveilleuse idée. Tous les ans c'est la même chose. Elle me tanne avec son sapin de Noël et jusqu'à ce qu'il soit installé, puis, quand les fêtes sont passés, elle râle de devoir tout ranger. C'est toujours comme ça.
Je me redresse, après avoir enfilé mes chaussures.

_ j'ai 16 ans, maman, plus 4.
_ et alors tu n'aimes plus Noël ?

Je soupire en attrapant mon sac.

_ bien sûr que si...
_ encore heureux !

Dans le bus, collé contre une vitre, j'écoute de la musique en me demandant si avec tout le trafic, je vais réussir à arriver à l'heure en classe. J'espère bien, je déteste être en retard en cours. Tout le monde nous regarde, le prof est en colère et on perturbe le cours... l'enfer.
Je me retrouve à trottiner dans les couloirs pour arriver juste avant que le prof ne referme la porte. Il sourit, un peu en coin, sans me faire de remarque précise mais en s'amusant de me voir aussi essoufflé. Je pars rapidement m'asseoir à ma place habituel, contre le mur et derrière Violet. Pendant tout le cours, je la vois pianoter sur son portable pour envoyer des messages en tout genre à Jeremy. Ça me pince le coeur. Premièrement, avant, dès qu'elle recevait un message de Jeremy, elle se retournait pour me dire qu'il était " trop mignon " ou que c'était " vraiment le mec le plus romantique de la Terre " mais maintenant plus rien et savoir ce qu'il se passe dans la vie de ma meilleure amie me manque beaucoup. Et deuxièmement, personne ne m'envoit ce genre de message adorable qui fait rougir et que l'on regarde fixement pendant plusieurs minutes, encore moins Zack. Aucuns signes de vie de sa part depuis samedi dernier. Aucuns messages, aucuns appels, je vois simplement quand il se connecte sur Instragram, ce qui me permet de savoir qu'il est toujours vivant.
En fait, je pourrais presque comprendre sa position. Il ne m'aime pas autant que moi et je l'ai mis devant le fait accomplis avec mes questions. Il a dut paniquer, essayer de trouver les mots justes sans pour autant trop me blesser, se demander si finalement, je n'étais pas une de ces filles complètement accros dont on ne peut plus se défaire et qui au bout de 3 mois de relation, regarde les magazines de robe de mariés et fait une liste de prénoms pour bébé. Oui, je pourrai presque comprendre sa position si je ne ressentais pas ce que je ressens. Je ne peux pas faire autrement, je l'aime bien trop fort pour pouvoir le cacher et faire comme si de rien était. Il aurait dut se rendre compte de mes sentiments, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. J'ai mis dut temps à l'admettre et le comprendre réellement, mais il aurait dut le faire lui aussi. Une fille qui rit pour rien, vous idolâtres, fait des crises de jalousie en tout genre et vous laisse lui faire faire n'importe quoi, qu'est ce qu'elle pourrait être d'autre qu'amoureuse ?
Si ça se trouve, il est avec Sara en ce moment même. Il s'est peut être dit que j'étais sérieusement folle et qu'elle, un peu moins. Il a peut être finis de faire le comparatif entre elle et moi et s'est rendu compte qu'elle comptait mille fois plus à ses yeux. Je ne suis sûrement rien du tout à côté d'elle et je devrais avoir envie de le récupérer, de lui prouver que j'en vaut la peine, mais c'est cause perdue.

_ mademoiselle Parker ?
_ euh... oui ?
_ vous suivez mon cours ou bien vous finissez votre nuit ?
_ j'écoute, monsieur.
_ vraiment ? Alors qu'est ce que je disais ?

Je suis foutue.
Je joue avec mes doigts.

_ et bien...
_ hum, il soupire, le regard sévère, je parlais du mythe d'Oedipe qui prête son nom à un syndrome psychologique. Merci de suivre, mademoiselle Parker.