We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly )

4.77

Au loin, je vois Zack qui marche vers moi, à l'autre bout du couloir. Il ne se presse pas du tout alors que je l'attend depuis presque 15 minutes, adossée à une rangée de casier. Il me sourit de toutes ses dents et brandit fièrement un sachet en papier marron : à tous les coups c'est un appât pour m'amadouer et calmer ma colère dut à son retard.
Les bras croisés sur ma poitrine, mon sac sur l'épaule, je me retiens de toutes mes forces de ne pas sourire en le voyant. Il est craquant avec son sac à dos sur les épaules, sa casquette sur la tête et son sourire enfantin. Mais il est désespérément en retard... encore...

_ je t'avais dit 16h.
_ il est 16h.
_ il est 16h17.
_ tu parles... il n'y a aucunes différences.
_ si, 17 minutes.
_ tu sais pourquoi j'ai 17 minutes de retard ? Parce que je suis allé t'acheter tes muffins préférés. J'ai une bonne excuse, non ?

J'hausse les épaules.
Oui, il a une bonne excuse. Même sans muffin, il a juste à me sourire pour que je lui trouve une bonne excuse. Mais Zack est comme un enfant, si je lui donne raison, il ne lâchera plus jamais le morceau. Mais c'est des muffins au caramel... et il est adorable.
Il fait la moue, voyant que je lutte quelques peu. Et je finis par craquer. Je lève les yeux au ciel, lui arrache le sachet des mains et sourit en humant le parfum des viennoiseries. Il m'attrape par la taille pour me tirer vers lui et me dire bonjour.
Je lui prend la main pour le tirer à travers les couloirs.

_ je pensais aller réviser dehors, parce qu'il fait beau mais je pense que la bibliothèque sera un bon moyen d'être plus concentrée.
_ la bibliothèque ?
_ je suppose que tu n'y est jamais allé...
_ je ne savais même pas qui il y en avait une.

Quel genre de lycée n'aurait pas de bibliothèque ? Ça serait complètement débile.
Main dans la main, nous partons donc en direction de la bibliothèque, certainement bondée à cette heure ci.

_ tes copines ne sont pas là ?
_ Meg réviser avec Saddy et sa copine.
_ " sa copine " ? Il pouffe de rire.
_ Sara si tu préfères... Olivia est parti je ne sais où avec sa mère et Violet est encore en cours d'espagnol.
_ c'est son option ?
_ hum hum.
_ enlevez votre casquette, jeune homme, je vous pris.

Zack regarde la surveillante d'un mauvais oeil mais finit par enlever sa casquette et la froisser dans sa main libre.

_ tu vois pourquoi je n'aime pas le lycée ? Je déteste qu'on me dise quoi faire.
_ pauvre Che Guevarra...
_ je préférerais Pablo Escobar.
_ je me demande bien pourquoi...

La drogue. Les cartels. Les gangs. Et j'en passe...
Nous arrivons enfin à la bibliothèque. Je lui dit de ne pas faire trop de bruit, de ne pas parler trop fort, qu'il ne faut pas déranger les autres qui travaillent, comme si j'étais sa maman. Mais pour une fois, il m'écoute sans trip ronchonner et se contente de me suivre dans le hall d'entrée de la bibliothèque puis à travers les rayonnages, les diverses petites ou grandes pièces et les tables. Nous nous installons sur une table de 4, dans le fond d'une salle, où je m'installe tout le temps, en face des fenêtres qui donnent sur le stade où s'entrainent les chouchous du lycée : les sportifs. Je roule des yeux en voyant Zack les observer puis s'agacer en voyant qu'un d'entre eux a loupé je ne sais quel mouvement important.
Il m'entend soupirer en sortant mes affaires.

_ qu'est ce qu'il y a ?
_ toi aussi, tu es fan d'eux ?
_ d'eux ? Il me demande en les désignant de la tête. Non... mais c'est comme si je regardais un match.
_ ils s'entraînent juste.
_ ouais. C'est cool.
_ si tu venais plus souvent au lycée, tu les détesterais.

Il hausse les sourcils, assis en face de moi, en sortant lui aussi sa trousse.

_ et pourquoi ?
_ parce qu'ils se prennent pour je ne sais pas qui... eux, les footballeurs, et les basketteurs... ils ont tellement la grosse tête qu'ils ne passent plus par les portes.