4.42

133 7 0
                                    

Il y a un monde fou au Mabrook aujourd'hui. Je ne sais absolument pas pourquoi mais bon sang, que cette journée est fatiguante. En plus d'être nombreux, les clients sont de mauvaise humeur et désagréable. Je donnerai tout pour que cette journée se termine dans quelques secondes. Malheureusement, il me reste encore 4 longues heures et seulement une seule pause que j'aimerai prendre là, tout de suite, maintenant.
Sans parler du fait qu'un de mes collègues m'a dit que le patron avait parlé au téléphone de suppression de poste à cause des salaires des salariés, soit disant trop élevé et du chiffre d'affaire, apparement trop bas. Je ne trouve pas qu'on vend moins qu'avant mais si les chiffres le disent... le coup des achats de produits est sûrement trop important. En attendant, ma vie est déjà assez pourrie en ce moment sans que je n'ai besoins d'un problème en plus. Entre ma montagne de devoir au lycée, les filles qui ne me parlent plus beaucoup, Violet qui fais comme si je n'existait pas, les revenus de maman qui ne suffiront jamais pour la fin d'année et Zack, avec qui je n'ai pas communiqué depuis hier, millieu d'après midi, quand il m'a déposé chez moi... il ne manquerait plus que je me fasse virer. Cette fois ci, je peux vraiment dire aurevoir à mon ordinateur.
Je serre rapidement un groupe de 3 clients, visiblement tous collègues et encore moins patient que tous les autres, puis je me dépêche d'aller recharger une machine de café et de nettoyer les filtres de la machine à thé. Si mon collègue dit vrai et que le patron compte vraiment licencier un ou plusieurs employés, je ne sais pas comment les restant vont pouvoir s'en sortir. Les jours de pointes comme ceux ci, nous sommes largement en sous effectif.
Je m'essuye le front avant de commencer à charger un des laves vaisselles de tasses sales. D'ailleurs, celui que maman a acheté sur un site internet le jour du BlackFriday arrive aujourd'hui, peut être qu'elle est même déjà en train de le remplir elle aussi.
Je me redresse quelques longues secondes plus tard et repars derrière une des caisses pour prendre une commande. Je me force à sourire après m'etre recoiffé rapidement en tentant de remettre en place les quelques mèches volantes de mon chignon.

_ bonjour, bienvenue au Mabrook café, qu'est ce que vous désirez ?
_ hum... j'hésite entre un thé ou un café. Il est 15h passé, j'ai peur de ne pas dormir ce soir.
_ nous avons des déca, si vous voulez.
_ ah oui ? Parfait, je vais prendre un déca noir, sans sucre ni lait.

J'hoche la tête, tape ce que le monsieur désire sur la tablette de ma caisse puis attend que le ticket de caisse ne s'imprime une fois que la commande est envoyé. Je lui tend le ticket.

_ vous pouvez aller attendre votre commande au bout de comptoir.
_ merci. Il fait en attrapant le ticket que je lui tend.

Je souris encore faussement. Et j'enchaîne les clients qui défilent devant moi, avec plus au moins de gentillesse et de politesse.

_ c'est ta pause, June !

Je finis d'encaisser un client puis part rapidement faire le tour du comptoir pour attraper un café dans un gobelet et me précipiter vers la porte d'entrée. Il fait froid et je n'ai pas mon manteau, seulement un petit pull sur les épaules, le bleu que j'ai acheté la veille, et mon tablier immonde. Je prend mon téléphone dans la poche ventrale de celui ci, en tenant correctement mon café de l'autre main et m'aperçois que Zack m'a envoyé un message. Tiens donc...

De : Zack
On peut parler ?

Il sait très bien que je suis au travail mais monsieur veut me parler... comme si j'avais le temps, comme si je le pouvais...
Je me débrouille pour répondre en tapant avec un seul pouce.

De : moi
Je travaille

Si il a besoins que je lui rafraîchisse la mémoire, je le fais, mais franchement, si il pouvait m'écouter quand je lui parle de temps en temps, ça m'arrangerait. Il est fatiguant.
Je bois une gorgée de café, un peu trop chaud, et appuye ma tête contre le mur extérieur du café  à côté des vitrines. Il fait super froid mais je préfère être ici qu'à l'intérieur avec tous ces gens et cette tension. Et il commence à pleuvoir...
J'observe la rue devant moi quand je vois une voiture se garer contre le trottoir d'en face. Une voiture que je connais bien. Je n'y crois pas... je regarde Zack descendre de sa voiture et traverser la route. Moi, je baisse les yeux et fais comme si de rien était, comme si je ne l'avais absolument pas vu.
Il arrive devant moi, les mains dans les poches et je ne peux pas m'empêcher de le regarder. Il passe sa main dans ses cheveux et se décale de devant la porte d'entrée qui ne cesse de s'ouvrir et se refermer. Je soupire.

We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly ) Where stories live. Discover now