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Je n'ose pas me lever, je n'ai pas envie de me faire engeuler par maman. C'est une sorte de flemme de me faire disputer. Autant maman peut être gentille et chaleureuse autant quand elle s'énerve, elle change totalement de personnalité. J'ai l'impression que c'est une autre personne quand elle me dispute cependant je le mérite, je crois.
Je m'asseois dans mon lit et m'etire. Il y a du soleil aujourd'hui et il traverse mes rideaux ce qui éclaire doucement ma chambre. J'adore quand il fait beau et froid, d'autant plus quand, ce que j'appelle " un soleil d'hiver", c'est à dire un soleil plus doux que celui de l'été, est en plein milieu du ciel sans aucun nuage autour. Il fait froid mais on peut rester des heures au soleil, pour se réchauffer. C'est tellement agréable.
Finalement, je me lève et j'enfile une paire de chaussette puis je remet correctement mon legging qui a tourné pendant la nuit et défroisse mon haut.
Lentement, je descend les escaliers en m'attachant les cheveux en un chignon et je rentre discrètement dans la cuisine. Il est déjà 10h passé, je suppose que maman est dans le jardin. Je décide alors de boire un verre de jus d'orange et de croquer quelques petits biscuit avant de remonter m'habiller.
J'enfile un sweat en piteuse état et gris et un legging de sport noir puis je veille à laisser mes cheveux attachés. Je redescend, j'enfile mes bottes en caoutchouc et j'ouvre le plus silencieusement possible la baie vitrée pour sortir sur la terrasse.
Maman est accroupi dans le jardin, dos à moi. Je crois qu'elle ramasse les dernières carottes qui ont poussés alors qu'elle était censé avoir enlevé tous les pieds la semaine dernière et je devine qu'après, elle inspectera les citrouilles et les courgettes.
Je m'approche, en traînant un peu des pieds. Et je la vois tourner juste légèrement la tête, en faisant comme si de rien était.

_ bien dormis, maman ?
_ très bien et toi ?
_ pas mal.

Je met mes mains dans la poche ventral de mon sweat.

_ je suis vraiment déçu, June.
_ mais pourquoi ? J'avais juste un peu de retard...
_ un peu ? Presque une heure ! Elle s'énerve, ses mains couvertes de gangs plein de terre. Et tu n'as même pas daigné me donner des nouvelles, m'envoyer un simple sms pour me dire que tu aurais un peu de retard.
_ tu te serais énervé dans tous les cas.
_ ton couvre feu était à 1h !

Je regarde autour de nous, dans le jardin des voisins.

_ arrête, tout le monde peut t'entendre.
_ je m'en fiche, June. Tu ne peux pas comprendre, tu n'as pas encore d'enfant mais le jour où tu en auras, tu verras à quel point on peut s'inquiéter. Je me suis fait un sang d'encre et toi tu rentres à la maison comme une fleure et en plus, avec un garçon.
_ il m'a seulement ramené. J'insiste.
_ n'essaye pas de me faire croire que tu lui a seulement fait la bise, je ne t'ai pas vu bouger la tête, ni lui d'ailleurs.
_ tu m'espionnais ?

Elle se lève d'un bon et se place devant moi, plus remonté que jamais.

_ oh, et tu comptes essayer de retourner la situation ? C'est perdu d'avance, ma petite fille.

Je soupire discrètement.

_ il m'a juste ramené, maman.
_ et pourquoi tu souriais en rentrant hier alors ? June, si ce garçon est ton petit copain, tu dois me le dire.
_ non, ce n'est pas mon petit copain. Et puis, pourquoi je devrai te le dire ? Je peux avoir un jardin secret.
_ pourquoi ? Elle ris jaune. Tu n'as pas le temps d'avoir un petit ami maintenant. Tu dois te concentrer sur tes études.
_ je ne fais que ça ! Je râle. Mes études, mes études, mes études.
_ visiblement non, puisque tu passes tous tes samedis soirs dehors.
_ j'ai le droit de faire d'autres choses, non ? Je ne vais pas passer ma vie entière à faire mes devoirs.
_ tu as 16 ans ! Elle cris.

Encore une fois, je regarde autour de nous. J'espère qu'aucun de nos voisins n'est dehors et peut nous écouter.

_ maman, arrête de crier.
_ tu as 16 ans et je suis ta mère. C'est moi qui décide. Je ne veux plus que tu montes dans la voiture de gens que je ne connais pas, je ne veux plus que tu revois ce garçon et...
_ quoi ? Je m'ecclame. C'est mon ami !
_ bien sûr, oui, ton ami. Si c'était seulement ton ami, tu ne réagirais pas comme ça.

We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly ) Where stories live. Discover now