We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly )

4.60

J'ai l'air ridicule, emmitouflé dans mon manteau devant la porte du hengard alors qu'il fait encore plus froid aujourd'hui qu'hier. Je serai bien resté dans le bus, contre le chauffage, toute la journée. Mais je dois prendre mon courage à deux mains. Au pire des cas, qu'est ce qui peux se passer ? Je vais tomber nez à nez avec un des collègues de Zack qui va, comme l'autre jour, me prendre pour une prostituée ? Zack arrivera et me défendra, j'en suis sûre. Ou alors, je verrais Zack mais lui, ne voudra pas me voir. C'est ça le pire des cas finalement. Et comme d'habitude, je m'imagine le pire scénario. Ou alors, non, le pire scénario serait que Zack ne soit même pas là et que je me retrouve toute seule avec eux. Mais peut être qu'Hugo serait là et que finalement, je ne m'en sortirai pas trop mal. Ou alors je...
La porte s'ouvre brusquement devant moi et un garçon, que j'ai déjà dut voir ici hausse les sourcils.

_ euh... un problème ?
_ non, je... je dois voir quelqu'un.
_ tu es une cliente régulière ?
_ non, je ne suis pas du tout une cliente. Je me presse de dire.
_ alors qu'est ce que tu fous la ? Il demande presque agressivement.
_ je...
_ laisse là, Austin.

Hugo apparaît derrière lui et même si je ne l'ai vu qu'une fois, son visage me rassure. Il pousse un peu ce Austin et me fait signe de la tête de venir.

_ Zack est là ? Je le questionne en marchant à ses côtés à travers cette grande allée.
_ ouais, dans une salle du haut, il prépare des commandes.
_ des commandes ?
_ de drogue.
_ et il sait que...
_ non.
_ non ?

Je m'arrête. Lui aussi, du coup.

_ et si jamais il ne veut pas me voir ?
_ il voudra te voir.
_ c'est ton frère, pas toi. Tu ne peux pas savoir ce qu'il pense.

Il lève les yeux au ciel.

_ il ne mentais pas non plus quand il disait que tu avais un caractère de merde.

À mon tour, je roule des yeux.

_ on peut y aller ? Je veux juste le voir.

Il me fait signe de la tête de le suivre et nous recommençons à marcher.
Quand nous passons devant les autres garçons, ils nous regardent tous avec de grands yeux et il y en a même un qui proteste en nous voyant tous les deux nous diriger vers le fond de la salle et l'escalier qui mène à la pièce du haut. Hugo lui fait un doigt d'honneur.

_ elle doit voir Zack.
_ ce n'est pas un salon de thé ce bled.
_ tu montes les escaliers et il est tout en haut. Tu ne peux pas te tromper.

Effectivement, je ne peux pas me tromper, parce que je suis déjà allé dans cette pièce, sans que personne ne le sache. À moins qu'Hugo, si... non, je ne pense pas.
Ni une ni deux, je gravit les escaliers, en entendant toujours les râles d'un des " employés ", qui ne se mêle visiblement jamais de ses affaires.

_ il ne peut pas se vider les couilles et ramener ses plans culs ici.
_ ferme ta geule.

Une fois devant la porte, je jete un petit regard derrière moi et prend une grande inspiration. Je ne peux pas rebrousser chemin maintenant et puis, c'est à moi de faire le premier pas pour une fois. À chaque fois que nous nous brouillons, c'est Zack qui revient, je peux le faire pour cette fois ci, d'autant plus que je pense avoir largement dépassé les bornes ce samedi soir là. Il mérite que je m'accroche à lui. Il mérite mille fois cela. Et puis, ce n'est que Zack. Pourquoi me fait il autant d'effet ? C'est insupportable.
Sans attendre, j'enclenche la poignée de la porte et rentre dans la pièce. Il est accroupie devant plusieurs carton, dans lesquels il met des espèces de briques vertes enveloppées de cellophane et des petit sachet de poudre blanche. Il se déconcentre finalement de sa feuille d'inventaire pour regarder qui vient de le rejoindre.
En me voyant, son visage change et il se relève lentement avant de balancer sa plaquette en plexiglas sur le haut d'un carton. Il est beau, avec son sweat noir et son jean de la même couleur. Il est mal rasé et mal coiffé et visiblement aussi mal réveillé mais il est divin. Divin et agacé, apparemment. Oh non, je n'aurai pas dut venir...