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Le vendredi est toujours une journée pénible, d'autant plus quand Violet ne fait pas de betises en tout genre pour me distraire. En fait, elle est déprimé depuis près de deux semaines, depuis que Jeremy lui a demandé de faire une pause. Elle n'a strictement aucune nouvelles de lui, elle ne sait pas si elle doit l'attendre ou tourner la page et elle broie du noir. Elle a autant envie que moi d'aller à la fete de cette Romy qu'on connais à peine, que moi.
Je n'ai vu ma meilleure amie aussi mal en point que ça. Elle ne ris plus, ne plaisante plus et passe son temps à faire la tete sans trop nous dire pourquoi, meme si on le sais toutes. Elle a raisons finalement, ne jamais tomber amoureuse, c'est la règle d'or. A en voir l'état dans lequel elle est à cause de ce nul de Jeremy, je préfère nettement m'abstenir de tout sentiment envers la gente masculine. Heureusement que Zack ne fait plus partis de ma vie.

_ A quel heure est ton bus ? Je demande à Violet.
_ ma mère vient me chercher sur le trajet après avoir récupérer mon frère et ma soeur. Elle peut te ramener chez toi, si tu veux.
_ non, ça lui ferait faire un détour.
_ elle en fait déjà un pour venir me chercher au lycée.
_ je vais rentrer en bus.

Je lui sourit mais elle ne répond rien, meme pas un petit haussement d'épaule. En temps normal, elle aurait couru vers la sortie du lycée en entendant la sonnerie qui annonce le Week end , mais la, elle marche doucement, elle traine des pieds et moi, je reste à coté d'elle, alors que je pourrais aller bien plus vite que ça. Bon sang, si je croise Jeremy, je lui fait la peau.

_ je n'ai pas envie d'y aller demain.
_ les filles veulent vraiment qu'on y aille.
_ je m'en fiche complètement de ce qu'elles veulent.

Je tourne un peu la tete vers elle.

_ Si tu n'y va pas, qu'est ce que tu vas faire de ton Week end ?
_ dormir.
_ ce n'est pas une très bonne idée de rester cloitré chez toi pendant 2 jours, sans voir personne ni rien.
_ c'est ce que j'ai envie de faire. Rentre chez moi et m'enfermer dans ma chambre jusqu'à lundi matin.

Violet qui ne veut pas sortir, c'est une grande première.

_ viens au moins me voir au travail demain après midi. Je te mettrais plein de caramel dans ton café et je ne te ferais pas payer l'accompagnement. Tu pourras prendre n'importe lequel, c'est gratuit. Je fais en lui tapant le coude gentillement avec le mien.

Elle esquisse un très très très leger sourire et c'est un honneur parce que c'est le premier de la journée.

_ allez, viens. Tu sortiras et on pourra essayer de se motiver pour le soir.
_ hum ...
_ Olivia et Meg sont à fond, meme Saddy a l'air d'etre partante, on ne peut pas passer pour les deux rabats joie qui ne veulent pas sortir.
_ est ce qu'on a le choix ?

Nous sortons du bâtiments et descendons les petites marches au milieu des autres élèves.

_ je ne crois pas, non. En plus, j'ai galérer pour que ma mère dise oui.
_ on la connais à peine cette fille.
_ on restera entre nous. Ecoute, vient déjà demain au café, on discutera et on verras si on se sent capable de passer une soirée entière à regarder des gens boire et s'embrasser.

Elle grimace.

_ m'ouais
_ je crois que ta mère t'attend.
_ j'y vais.
_ à demain. Au café.
_ ouais ouais

Je fais coucou à la maman de Violet et puis je m'engage sur le trottoir qui me mène à l'arret de bus. Bien entendu, etant donné que le vendredi est vraiment une journée nulle, il y a, comme d'habitude, un monde fou dans le bus. Je suis écrasé entre la vitre et un homme de la cinquantaine, certainement businessman, qui téléphone comme si il était seul dans le bus. Il parle tellement fort, même avec mes écouteurs dans les oreilles, je l'entend. Je soupire, encore et encore.
Dieu soit loué,  j'arrive enfin et je suis soulagé de ne plus l'entendre parler de je ne sais quoi. Je descend du bus, avec toujours mes écouteurs dans mes oreilles. Seulement, je fais à peine quelques pas dans le froid avant de lever les yeux droit devant moi et de tomber nez à nez avec Zack.
Les mains dans les poches, appuyés contre sa voiture, il observe les alentours et se redresse un peu quand il me reconnaît et se rend compte que je m'arrête à 10 mètres de lui, peut etre 15.
Qu'est ce que je fais ? Je pars en courant ? Je passe devant lui comme si je ne l'avais pas vu ? Je fais demi tour ? Finalement, je me contente de soupirer, sans bouger d'un poil. Au bout d'un moment, si on reste la à se regarder en chien de fusil sans rien dire, il va finir par partir et rentrer chez lui. Du moins j'espere, parce que je ne compte pas lui adresser la parole ou meme simplement le saluer.
Je reste la, immobile, une main sur la lanière de mon sac et l'autre tenant mon portable. Il fait froid en plus, je veux rentrer chez moi, mais il me bloque le passage et qui sait, il serait peut etre capable de me courir après.

We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly ) Where stories live. Discover now