We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly )

4.67

J'aurai des tas de choses à lui dire. Des questions banales comme " comment vas tu ?", " d'où vient ce nouveau jean ?" ou " est ce que tu as l'intention d'aller au hengard aujourd'hui ?", et des questions plus directs comme " pourquoi tu m'en veux de vouloir ta réussite ?", " qu'est ce qui t'as pris de ne même pas répondre à Ashton quand il essayait de te voir ?" et même " est ce que tu penses à Sara ?", mais je ne dis rien. Je suis comme bloquée, je n'ai pas envie de lui parler, d'avoir une vraie discussion avec lui parce que je sais que ça se terminera en dispute comme toujours. Je devrais prendre mon courage à deux mains. Je suis nulle.
Alors, je suis dans la cuisine, en train de vider le lave vaisselle qui a tourné hier soir et lui, en train de prendre une douche pour tenter de faire disparaître tous les effets indésirables de la geule de bois. Il y est depuis plus de trente minutes. Il a dut passer la plus part du temps debout sous les jaies d'eau, à penser à tout et à rien. Ça m'arrange.
Sur le plan de travail, j'ai sorti des aspirines et un grand verre d'eau frais, je suppose qu'il en aura besoins. Je ne suis pas sûre qu'il mérite vraiment que je prenne soins de lui mais c'est plus fort que moi. Je me vois mal le laisser se tenir la tête de douleur sans ne rien faire.
D'un coup, une main tape contre la mienne dans le but de prendre une assiette et je lève brusquement la tête vers Zack.
Je l'imaginais descendre les escaliers avec son jean noir, torse nu, son haut à la main et les cheveux mouillés. Certes, il n'est pas torse nu mais il a les cheveux encore mouillés et il est divin... j'étais trop perdu dans mes pensées pour l'entendre dévaler les escaliers et me rejoindre.
Il me regarde, comme si de rien était et commence à ranger les assiettes, les unes après les autres, après avoir remarqué que le placard dans lequel elles vont était ouvert.
Je n'ose pas parler. J'ai vraiment un blocage. Je n'ose pas ou ne veut pas. Alors nous débarrassons le lave vaisselle dans le silence. Jusqu'à ce qu'il toussote.

_ je pensais que tu allais me rejoindre sous la douche.

Je lui jete un regard noir, des petites cuillères dans la main et devant le tiroir à couvert. À quoi joue t'il ?
Je reprend mon travail sans ne rien répondre.

_ on ne va jamais y arriver si tu ne me réponds même pas.
_ arriver à quoi ?
_ tu sais très bien.

Je soupire. Je crois qu'il ne réalise pas réellement, qu'il pense sincèrement que tout va redevenir comme avant, comme il ne s'était jamais rien passé d'horrible entre lui et moi. Mais moi, je n'arrive pas à passer outre, à oublier tout ça.
Je continue de ranger les couverts alors que lui, après avoir déposé deux assiettes sur le plan de travail, s'y appuye et me regarde, les bras croisés sur sa poitrine.

_ June ? June. June !
_ mais quoi ? Je bougonne.
_ tu peux arrêter de faire la geule ? C'est chiant à la longue.
_ c'est chiant ?! Je m'agace. C'est moi qui suis chiante ?!
_ j'essaye d'arranger la situation !
_ tu ne peux pas !
_ si. Si tu me laissais faire et que tu y m'étais du tiens, ça serait possible.
_ je suis...
_ en colère contre moi. Il me coupe. Je sais, c'est bon j'ai compris. Je suis un con, un vrai connard, un gros enculé et j'ai vraiment fait de la merde avec toi mais je suis revenu et j'essaye de tout réparer et de me rattraper.
_ tu veux une médaille pour être revenu ? En un mois, j'ai eut le temps de passer à autre chose.
_ quoi ?

Il doit se faire des films, imaginer que j'ai peut être déjà un copain ou que je vais bientôt en avoir un. La vérité c'est que non, je ne suis pas du tout passé à autre chose et que je suis tiraillée entre le prendre dans mes bras pour ne pas avoir à l'oublier ou le mettre dehors pour continuer à essayer de le faire.
Je referme le tiroir à couverts et ose enfin le regarder dans les yeux. Ça me déstabilise toujours mais je veux lui tenir tête.

_ quoi, quoi ?
_ tu es passé à autre chose ?
_ je...
_ déjà ?!

J'hausse les sourcils.