We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly )

4.46

Devant le miroir de ma chambre, je finis de m'inspecter. Ma robe est parfaitement repassé, propre et je trouve qu'elle me va plutôt bien. C'est une robe très simple, bleu marine avec une ceinture en tissu noué joliment devant et le bas qui s'evase après ma taille et cette petite ceinture. Les manches s'arrêtent à mes coudes et le décolleté est rond mais pas profond.
J'ai lissé mes cheveux, plus que je ne l'avais jamais fait et j'ai relevé quelques unes des mèches de devant, que je met habituellement derrière mes oreilles. Comme à mon habitude, je me maquille simplement. J'ai simplement un léger fard à paupières argenté, du mascara et un rouge à lèvres juste assez rosé pour que l'ensemble reste jolie. J'ai aussi mis des boucles d'oreilles, des petites boules blanche et mon pendentif.
C'est bon, j'ai mis du parfum, j'ai mis du déodorant, le tissu de ma robe ne me fera pas de grosses auréoles si je transpire et mon collant n'est pas filé.
Après m'être inspecté moi, j'inspecte ma chambre. Je l'ai rangé, encore plus que d'habitude. Tout est à sa place, comme partout dans la maison, rien ne déborde, il n'y a ni poussière ni saleté. Mon lit est fait au carré, les rideaux sont tirés, tous mes vêtements sont parfaitement pliés dans mon armoire... tout est parfait et heureusement, Zack dort à la maison.
J'ai dut lutter un bon moment avec maman pour qu'elle accepte de le laisser passer la nuit ici. Tout a commencé quand je lui ai demandé ce qu'elle entendais par Noël. Je ne savais pas si Zack venait pour le réveillon, le 24 au soir, ou pour le jour J. Elle ne savait pas trop non plus, alors je me suis jeté à l'eau et je lui ai demandé. J'ai encore eut le droit au speech sur les relations sexuelles et les protections. Elle a même précisé qu'elle trouvait que c'était trop tôt et que le canapé était très confortable aussi. Comme si j'allais laisser Zack dormir sur le canapé... de toute façon, je ne comptais pas faire quoi que ce soit avec Zack, bien que nous allons dormir ensemble, dans le même lit. Je ne me sens pas tout à fait prête encore et j'espère que Zack en a conscience.
D'ailleurs, il ne devrait plus tarder. Depuis le milieu d'après midi, il n'arrête pas de m'envoyer des messages. Il est stressé, il a peur de rencontrer maman et surtout, qu'elle ne l'aime pas. Ça ne lui ressemble pas, d'avoir peur que quelqu'un ne l'apprécie pas, lui qui se fiche de l'avis de gens, mais je suppose que la mère de sa petite amie, c'est différent des parfaits inconnus. Je me moquais un peu de lui au début mais il avait l'air de vraiment paniqué. C'est son premier Noël et en plus, il le passe chez moi, avec moi et ma mère, il panique.
Je vérifie une dernière fois mon allure et ma chambre puis je descend les escaliers. Dans le séjour, la table est déjà mise, le sapin et toutes les décorations, y compris celles de dehors, sont allumés, une odeur de pain d'épices flotte dans la maison. Je rejoins maman dans la cuisine. Elle prépare tous les petits plats, les mêmes que les années précédentes. Ça coûte une fortune, mais comme toujours, maman met un point d'honneur à fêter dignement chaque célébration. Alors ce soir, nous aurons un plateau de charcuterie, des toast beurré et du saumon, du foie gras et du pain aux figues, des crevettes, et quelques huîtres, choses que je déteste. Il y a même de la salade verte avec des foies de volailles sautés. En fait, le soir du réveillon, nous faisons un dîner de Noël typique français. J'adore ce repas et j'espère que Zack aussi.

_ tout est prêt ?
_ presque. Je ferais poiler les foies de volailles à la dernière minute et je mettrais le reste au frais.
_ comme d'habitude.

Elle me souris, en coin. Je sais qu'elle a eut du mal à accepter que Zack dorme ici et qu'elle a encore du mal, mais je grandis et elle doit s'y faire. Il ne va rien se passer de fou, de toute manière.
Zack m'envoie un message pour me dire qu'il est arrêté à un feu et qu'il arrive d'ici quelques minutes. Moi aussi, je commence légèrement à stresser. Et si ils ne s'entendaient pas ?

_ Zack va bientôt arriver.

Elle oche la tête.

_ s'il te plaît, ne...
_ oui, je sais. Elle me coupe. Je ne dois ni le mitrailler de questions, ni être désagréable ou lui faire des remarques désobligeantes. Je sais me tenir, June.
_ on ne sait jamais.