We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly )

4.66

Maman me réveille en faisant du bruit dans la cuisine. Elle sait très bien que je ne commence pas les cours à 8h aujourd'hui mais à 9h, pourtant, elle fait du bruit quand même. Et je sais très bien pourquoi.
À côté de moi, Zack dors toujours à point fermé, mais cette fois sur le ventre. Et il n'a même plus la tête tourné vers moi. Je m'aperçois que le poids sur le haut de mon ventre n'est rien d'autre que son bras. Bras que je dois enlever délicatement pour descendre du lit sans le réveiller. Je n'ai pas envie que maman lui hurle dessus du matin.
Je descend, tout sauf franchement rassurée et retrouve maman en train de finir sa tasse de café dans la cuisine. Elle me fusille des yeux.

_ bonjour.
_ hum.

Je grogne.

_ tu vas vraiment m'en vouloir ?
_ oui.

D'une traite, elle finit sa tasse, qu'elle met dans le lave vaisselle et part enfiler ses chaussures dans l'entrée. Je la suis.

_ il a juste passé la nuit ici pour qu'il n'e...
_ arrête. Tais toi. Elle se redresse et prend son manteau. Il a intérêt à partir dès qu'il est réveillé et toi, tu as intérêt à aller au lycée à l'heure et sans que ce soit lui qui t'emmène.
_ ma...
_ c'est la dernière fois qu'il passait la porte de cette maison et la dernière fois que tu le voyais, est ce que c'est bien clair ?

Je n'hoche même pas la tête et me contente de la regarder prendre son sac à main, sortir ses clés de voiture et claquer la porte derrière elle sans dire quoi que ce soit d'autres.
Je soupire et part dans la cuisine. Je dois petit déjeuner et aller m'habiller mais je n'ai absolument pas faim.
Zack dort dans ma chambre, dans mon lit, alors que je ne l'ai pas vu depuis un mois et qu'il ne m'aime pas. Zack est revenu hier soir sous ma fenêtre, comme si de rien était pour me dire que je lui manquais, et ce matin, il va sûrement se détester d'avoir fait n'importe quoi. Il a d'autres occupations que moi maintenant, je ne sais même pas pourquoi il est venu. La drogue et l'alcool ne font pas un bon mélange.
Je remonte alors dans ma chambre, sans faire de bruit, et dans le but de m'habiller, mais je le vois assis dans mon lit, en train de se frotter les yeux et je m'arrête net, dans l'encadrement de la porte. Au bout d'un moment, il tourne les yeux vers moi. Et nous nous regardons sans ne rien dire pendant une longue minute, au moins. Qu'est ce que nous sommes censés dire ? Il ne se souvient peut être même plus de pourquoi il est là.
Sans trop savoir pourquoi, je fais marche arrière et je redescend. Mais je l'entend faire de même quelques grosses secondes plus tard, alors que je tournais en rond dans le salon, comme un lion en cage. Il arrive une fois qu'il a enfilé son jean et son t-shirt à la main. Je n'ai même pas envie de le regarder. C'est le vrai Zack ce matin, pas celui d'hier soir, et j'ai le trac. J'ai le trac et je suis énervée parce qu'il est là et que mon estomac se tord dès que je le regarde même après tout ce qu'il m'a fait.
Il m'attrape le bras pour que je me retourne. Nous sommes bien trop proche à mon goût. Avant, ce n'était jamais assez, maintenant, c'est toujours trop.
Je soupire encore et encore.

_ laisse moi te parler.
_ non.
_ je te demande juste de m'écouter.
_ non.
_ June, s'il te...
_ non !

Je dégage mon bras brusquement.

_ sors de chez moi.
_ pourquoi ?
_ pourquoi ? Je ris jaune. Peut être parce que tu es venu hier soir alors que tu n'avais pas à le faire. Je me suis disputé avec ma mère, encore une fois à cause de toi et maintenant, je veux que tu t'en ailles.
_non.

Cette fois ci, je me tourne vers lui et je suis prise d'un coup de sang. Comment peut il avoir le culot de me dire non quand je lui demande de sortir de chez moi ? Voilà un de ses problèmes. Il se pense au dessus des lois, toujours tout permis. Mais ça ne marche pas avec moi. Je ne vais pas le laisser me marcher sur les pieds comme ça. Je vais devenir hystérique, toute la colère que je contient depuis un mois va sortir maintenant, à 7h50 du matin.
Je me met à lui taper le torse et les bras sans que ça lui fasse bien mal, je crois.