We Are Bonnie And Clyde ( Part 4 : Begin Slowly )

4.87

Zack me rejoint dans la cuisine, une fois qu'il a fini de se laver les dents à l'étage avec une brosse à dent neuve que je lui ai donné.
Je n'ai pas spécialement faim mais je sais que je dois manger un peu avant d'aller au lycée, en retard. C'est certainement de penser aux hurlements de maman ce soir et pendant toute la semaine à venir qui me coupe l'appétit. Rien que de penser que je vais devoir l'affronter en rentrant ce soir me donne envie de vomir.
Zack m'enlace, en se collant à mon dos, alors que j'essuie une pomme verte, rapidement. Il attrape finalement mes mains et essayent de me bloquer quand je me débats. Puis, il me tourne face à lui, me bloque contre le meuble de cuisine et coince encore mes mains dans mon dos. Je bougonne et soupire alors qu'il sourit.

_ je ne vois pas pourquoi tu es de bonne humeur.
_ on a baisé comme des dieux cette nuit, et je me suis réveillé à côté de toi, ça me met de bonne humeur ce genre de chose.
_ tu oublies que ma mère nous a hurlé dessus, que tu t'es permis de lui répondre ce qui n'a fait qu'aggraver mon cas, que je suis en retard au ly...
_ arrête, bébé. Il souffle. Sérieux, destresse. Ta mère va se calmer et tu ne vas pas clamser parce que tu es en retard au bahut.
_ non, ma mère ne va pas se calmer. On voit que tu ne la connait pas, elle ne va pas se calmer, ni avec moi ni avec toi.
_ tu ne peux pas imaginer à quel point je m'en branle que ta mère m'engeule ou me traite de petit con.
_ mais pas moi. Et lâche moi.

Il finit par me laisser me retourner et continuer de préparer en vitesse un semblant de petit déjeuner. Je donne une pomme à Zack, qui me demande ce qu'il va faire de ça et lui crie presque dessus en lui répondant qu'il doit la manger.
Rapidement, je nous fais deux cafés et fusille mon copain du regard quand je remarque qu'il est tranquillement avachi sur une chaise de la cuisine et s'amuse à lancer et rattraper sa pomme, comme si de rien était. Et moi, je me brûle la langue en buvant mon café bouillant.

_ Zack.
_ ouais ? Il me demande simplement.
_ tu blagues là ? Il est 08h15, les cours ont déjà commencés et toi tu joues avec ta pomme. On ne joue pas avec la nourriture. J'attrape la pomme et la dépose lourdement sur la table.
_ on dirait ta mère.

Je roule des yeux et fonce dans le sellier pour récupérer un paquet de gâteau sablé et les donner a Zack, qui ne se serait jamais contenté d'un simple fruit. En plus de ça, un fruit qu'il préfère utilise comme jouet que comme petit déjeuner.
Quand je passe devant lui, il attrape mes hanches et me tire vers lui mais je me débat et me recule.

_ s'il te plaît, dépêche toi.
_ on a le temps, bébé.
_ pas du tout !
_ sèche.
_ même pas en rêve. Je ris jaune. Tu m'as dit que tu allais m'emmener au lycée alors ne me fais pas faux bond maintenant.
_ ça ne serait ni la première, ni la dernière fois que tu sécherais les cours avec moi.
_ à cause de toi.
_ allez... ta mère bosses toute la journée et moi j'ai des commandes seulement pour ce soir ou au pire, la fin d'après-midi. On pourrait rester là tous les deux, à bouffer, regarder des films, encore baiser...
_ je vais prendre le bus.
_ quoi ? Non.

J'hausse les épaules en mettant ma tasse sale dans le lave vaisselle et me retourne, pleine de volonté, pour partir en direction de l'entrée, déterminée à mettre ma petite veste, attraper mon sac, et partir prendre le bus. Mais Zack m'attrape à nouveau les hanches et me tire vers lui, pour que je finisse assise sur ses genoux, calfeutré entre ses bras trop fort pour que je puisse y faire face.

_ lâche moi. Je répète.
_ si on reste là tous les deux, tu pourras me faire réviser, autant que tu veux, toute la journée même.
_ visiblement, ce n'était pas dans tes plans.
_ je peux faire un écart si tu restes.
_ en fait, tu fais du chantage ? Tu fais du chantage pour que j'accepte de sécher les cours ? C'est vraiment machiavélique et égoïste sur les bords.
_ égoïste ? On va passer la journée ensemble et tu adores être avec moi. Il abuse. Allez, on reste là... c'est plus marrant d'être ici qu'au lycée, tu le sais très bien. Tu veux aller au lycée et me laisser trainer à South Park ?
_ tu fais encore du chantage !