Chapitre 91 : Panpan Cucul

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- Mademoiselle Riva ? Mademoiselle Riva !

- Eh ! m'interpella Ali en me jetant un violent coup de coude dans les côtes.

Avec sa force de vampire, c'était comme se prendre une massue en acier en plein ventre.

- Aïe ! criai-je en fronçant les sourcils. Tu m'as fait mal, sauvage.

- Et vous aurez davantage mal quand vous verrez vos notes, répondit aussitôt le professeur de mythologie grecque.

Le jeune professeur était désormais debout en face de ma table. Quand est-ce qu'il s'était déplacé aussi vite depuis son bureau ?

- Vous feriez mieux de rester concentrée, Riva. Vos notes ont chuté depuis peu, m'indiqua-t-il en me jetant ma copie sur mon bureau.

Je pris la feuille dans mes mains et ne pus retenir un cri d'horreur.

- Quoi ?! Quatre sur vingt ! Mais, pourquoi ? demandai-je toujours sans y croire.

- Parce que Zeus n'est pas un « mégalomane doublé d'un fétichiste » peut-être ? cita le professeur en pointant la copie d'un doigt inquisiteur.

Des rires fusèrent aussitôt dans la classe. Mes joues s'empourprèrent, mais j'étais bien décidée à défendre ma copie qui valait un bon vingt sur vingt minimum.

- Ah, parce que donner cette pauvre Perséphone en cadeau, c'est être un Dieu modèle, selon vous ?

- Je ne défends pas ses actes, mais ceci est une dissertation et non un essai critique. Vous n'êtes pas sensée apporter un tel jugement dans vos copies, mais restez le plus objectif possible et apportez une analyse basée sur les faits seulement et non votre imagination.

Je grinçais des dents et déblatérai d'une traite.

- Persephone s'était faîte capturer par Hadès alors qu'elle cueillait des fleurs dans un putain de champs, bordel. Et sous prétexte qu'elle soit joli, ce gros degueulasse l'a kidnappée ! C'est bien normal que sa mère ait piqué une crise, puis pour couronner le tout Zeus s'en mêle et condamne la gamine à rester six mois dans les enfers ? C'est quoi cette justice à la con ?

Le professeur se pinça l'arête du nez et s'éloigna pour rejoindre son bureau juste sous le tableau en craie sans ajouter un mot. Vu son air dépité, mieux valait que je la ferme aussi.

- Quand une fille est jolie, c'est bien normal, renchérit aussitôt Sean avec un sourire pervers. Personnellement, je l'aurai gardée pour moi tout seul jusqu'à la fin de sa vie.

Le descendant de Dionysos astiquait son chewing-gum comme une prostituée et m'adressa un clin d'oeil.

- Et le monde serait mort de faim, abruti, renchérit Alec en secouant la tête.

Sean haussa les épaules, l'air de s'en moquer éperdument, mais j'étais bien trop concentrée par Alec qui gribouillait désormais des symboles étranges sur sa feuille.

Après notre conversation dans la salle de classe vide, il n'avait rien ajouté de plus et nous étions partis en cours dans un silence religieux.

Lui, me laisser rendre visite aux protecteurs, qui plus est, en m'accompagnant ? Je n'y croyais pas une seule seconde. Et quant bien même Alec tenait sa parole, comment pourrait-il se pointer devant les protecteurs ? Le Minotaure m'avait prévenue, je devais venir seule.

Sans oublier, qu'ils connaissaient certainement l'apparence de tous les descendants olympiens. Autant se pointer avec une ceinture d'explosive à la taille, à ce stade.

GOD'S RETURNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant