Chapitre 57 : Les Terres Olympiennes

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Je repoussai la main de Leith en claquant ma langue contre mon palais.

- Dégage, sale gueux du désert. À cause de toi, je dois me trimballer des pulls et un manteau ! l'accusai-je en désignant mes affaires dans le coffre.

Je fis retomber aussitôt mon bras contre mon flanc. Je m'adressai tout de même au descendant de Zeus, celui qui avait failli me tuer plus d'une fois. Ma bouche resta entrouverte, prenant conscience que j'étais allée trop loin. Je détournai mon visage avant qu'il ne le remarque.

Leith m'avait déjà touchée ... plusieurs fois. Mais ses « caresses », si nous pouvions les appeler ainsi, s'accompagnaient toujours d'une menace digne de vous faire pisser dans votre petite culotte. Or, aujourd'hui, il n'en était rien.

Être de nouveau sur ses terres l'émouvaient, lui donnaient confiance en lui, voilà ce que j'en conclus, mais je ne devais pas oublier qui il était ni ce qu'il m'avait fait.

Je souris d'un air lasse en fixant mes bottines. Mes émotions me jouaient des tours en ce moment. Par moment, j'étais remplie de sympathie envers ce garçon qui avait du grandir trop vite à cause d'un père dérangé, puis la seconde suivante, je lui considérai comme le responsable de mes mésaventures. Ma bipolarité me faisait peur, vraiment.

Leith se rembrunit, non sans me lancer un regard en coin, l'air de se demander pourquoi je réagissais de cette façon. Pourtant, il se calma un instant après, comme si son schéma de pensées avait suivi le même que le mien, et qu'il se rendait de nouveau compte de la grande divinité cruelle et sans peur qu'il était.

- Tu n'aurais pas pu comprendre en nous voyant débarquer dans cette tenue ? Nous craignons le froid et la chaleur, contrairement aux loups ou aux vampires, ces sous races ... Utilise un peu ton cerveau, ma grande, me répondit-il sèchement.

- « Ces sous races », répétai-je en secouant la tête. Leith, arrête de prendre tout le monde de haut, bon sang. Tu n'es pas le roi du monde !

- Ah bon ? s'étonna-t-il faussement avec une main devant sa bouche.

- Le jour où tu tomberas sur plus fort que toi, tu t'en mordras les doigts, l'avertis-je avec un doigt sentencieux pointé sur son nez.

Leith baissa les yeux sur sa main puis son sourire railleur disparut. Pendant un instant, je crus reconnaître le petit garçon de huit ans qui se cachait derrière les jupons de sa gouvernante. Cependant, son poing se referma soudainement et son regard fut plus effrayant que n'importe quel prédateur au monde.

- J'ai hâte d'y être.

___

Après avoir attendu Sean trente minutes, juste le temps qu'il ait retrouvé un état convenable, nous étions remontés dans le SUV sous une chaleur suffocante. Ayant déjà passé mes vacances d'été au Maroc avec Angie, je savais combien les températures étaient élevées, même à ce moment de l'année. Le décalage horaire avec Ogden était de six heures, ce qui allait compliquer les appels téléphones avec ma mère et mes amis. Pourtant, l'excitation prenait le pas sur l'inquiétude. Je n'avais pas voyagé depuis des années, et changer d'air me faisait un bien fou, malgré les raisons de ma venue et les personnes qui m'y accompagnaient. Profitons de ce voyage offert par la maison, voilà ce que je me répétais.

Leith manœuvrait avec habilité le véhicule en se faufilant sur les dunes. Sa vitesse dépassait largement les soixante kilomètres heures, mais d'après lui, si nous allions plus doucement, le SVU pourrait s'enfoncer dans le sable. Les secousses, nombreuses, m'incitaient à rester accrocher à la poignée de maintien juste au dessous de ma tête. Quant à Sean, au vu de son visage pâle comme un ligne, je craignais qu'il nous refasse une vomito.

GOD'S RETURNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant