Chapitre 111 : Conspiration

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Mes cheveux me fouettaient le visage depuis plus d'une heure. La surface du lac, parcourut d'ondes circulaires, reflétait la lune à demie-pleine sous le son de mes reniflements.

Je ne voulais pas pleurer devant Leith et lui laisser cette satisfaction. Il avait du bien rire en me voyant détaler comme un lapin. Ce n'était pas tant mon agression qui l'avait embêtée, après tout, il s'était permis de faire la même chose. Leith se persuadait que nous partagions une quelconque relation amoureuse sous prétexte que nos origines étaient liées. Même si c'était le cas, je n'éprouvais rien sauf de l'aversion à son sujet. Il était beau, séduisant, confiant et on se sentait en sécurité à ses côtés, certes, mais son comportement radical et inhumain me rappelait son enfoiré de père.

Je persuadais Alec et moi-même qu'il restait encore de l'espoir pour lui Leith, mais aujourd'hui, je n'en étais plus vraiment sûre. Comment lui faire comprendre que je n'étais pas son jouet ? Son éducation en était certainement la cause, lui-même n'avait jamais expérimenté des sentiments aussi beaux et purs que l'amour. C'était d'ailleurs de cette façon que les surnaturels vivaient leur relation. La passion, la jalousie ... ils ne faisaient pas les choses à moitié et je me sentais bien différente d'eux.

Qu'allais-je faire maintenant ?

Alec devait certainement me détester à l'heure qu'il était. Les Dragons n'étaient pas forcément les plus appréciées des créatures, mais j'espérais que ce ne soit pas son cas.

Je décidai finalement de quitter le lac et retournai dans mon dortoir lorsqu'un élan de courage m'arrêta sur le sentier. Je n'allais pas rentrer sans explications. Je lui devais au moins ça. Il prendrait alors sa décision, mais il fallait que j'essaye de ... non, j'allais lui prouver combien je l'aimais.

Je fis demi-tour et bousculai l'étudiante qui marchait juste derrière moi en espérant qu'Alec soit dans sa chambre.

Les lampadaires étaient déjà allumés lorsque je poussai les lourdes portes des dortoirs. Des regards se tournèrent dans ma direction et certains d'entre eux me saluèrent pour la victoire du match. Je les remerciai d'un signe de la tête et montai les marches des escaliers quatre à quatre. Je faillis trébucher sur le tapis du couloir quand mes pas s'arrêtèrent brusquement en face de la chambre.

Ok. Inspire, expire. Go.

J'ouvris la porte si violemment qu'elle se cogna contre le mur en faisant un bruit assourdissant.

- Ça, c'est une entrée, fit une voix amusée.

Rhett était à moitié avachi sur une chaise de bureau avec des papiers déchirés dans les mains. Les boutons de sa chemise étaient ouverts et son pantalon à pince aussi noirs que ces cheveux lui allait beaucoup trop grand.

- Où est Alec ? lui demandai-je en entrant dans la pièce qui sentait les draps propres et l'alcool.

- Sous la douche, m'indiqua-t-il en pointant du doigt la porte de la salle de bain. Tu peux y aller, il ne ferme jamais à clé.

J'essayai de calmer les battements de mon coeur en reprenant mon souffle. Je m'attendais à une confrontation directe et musclée, mais pas à trouver un autre descendant dans sa chambre. Ma tension avait diminué de moitié, mais Rhett me soudait toujours de ses yeux sombres, attendant que je rejoigne la salle de bain.

- Je ne suis pas venue pour ça, lui répondis-je avec une grimace puis en m'asseyant sur son lit.

La chambre d'Alec n'avait pas changé d'un poil. Tout était parfaitement rangé et à sa place, aucun élément de décoration n'habillait la pièce. C'était presque à se demander s'il dormait réellement ici.

GOD'S RETURNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant