Chapitre 3 : Rencontre Importune

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T'es quoi, toi ?

Sa voix grave avait complètement fait taire la forêt. Il n'y avait plus aucun bruit, ni d'oiseaux qui chantaient, ni le doux son du ruisseau ou des branches qui craquaient. C'était comme si tout le monde souhaitait l'écouter, lui et seulement lui. Pourtant, sa voix puissante et extrêmement autoritaire était loin de me plaire.

Écoute, Tarzan, commence par descendre de ta branche avant de me poser quoi que ce soit comme question.

Je regrettai immédiatement mes paroles, quand ce dernier se jeta du haut de l'arbre qui devait bien faire cinq mètres de haut. Un cri étouffé faillit sortir de ma gorge, mais le garçon atterrit parfaitement sur ses pieds, comme si quelque chose avait amorti sa chute. Quand je le vis enfin sous les rayons du soleil, j'eus une réaction pire encore que ma rencontre avec la fée.

Vert émeraude.

Ses yeux étaient d'une beauté sans pareille. Maintenant que les minces rayons du jour se reflétaient sur sa peau dorée, je pus le détailler quelques instants. Il m'était arrivé de voir des adolescents terriblement séduisants à Phœnix, mais jamais je n'avais ressenti une telle attirance physique pour un garçon de mon âge. Dire qu'il était magnifique me semblait être un affront à sa personne. Il était plus que ça.

Sa taille imposante, à vue de nez plus d'un mètre quatre-vingt-dix, me faisait penser à celle d'un Dieu. Une des mèches de sa chevelure noire tomba élégamment sur son front, puis, lentement, il passa une main dans ses cheveux, et ce simple geste me laissa sans voix. Ce garçon était un objet rare à lui tout seul. Son nez fin, sa bouche charnue, sa mâchoire carrée dont une barbe de deux jours caressait sensuellement les creux de ses joues, le moindre détail criait sa virilité. J'avais presque honte de ces pensées futiles et immatures.

Pourquoi n'y avait-il pas de garçons comme ça dans mon lycée ? Même Angie en serait tombé amoureux.

Je ne perdis pas contenance pour autant, tout au long de ma contemplation, je n'avais cessé de froncer durement les sourcils, sûrement pour me donner un air de fille sans peur, chose qui me faisait presque rire, tant c'était faux. Ce type ne m'inspirait pas confiance du tout. Beau comme un Dieu ou non, il était dans un putain d'arbre il y a à peine deux secondes et avait sauté comme un singe.

Je le fixai donc d'un regard mauvais, et attendis patiemment une réaction de sa part. 

Il s'approcha d'un pas feutré, puis deux, puis trois, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que quelques centimètres qui nous séparent.

Je risquais sûrement d'avoir un torticolis. Il était si immense qu'il m'était difficile de le regarder dans les yeux, mais je tins bon.

Il se pencha légèrement en avant, certainement pour se mettre à ma hauteur, mais son sourire mauvais me fit froid dans le dos. Si ma transpiration formait déjà des auréoles à cause de ma promenade, elle coulait désormais à foison sous mon pull. Et mon cœur, ce traître, battait à un tel rythme que je crus qu'il allait sortir de ma poitrine. J'étais convaincue qu'il essayait seulement de m'intimider avec notre différence de taille, comme s'amusait souvent à le faire Angie, mais sa proximité était quelque peu inconvenante désormais.

Il commença par entrouvrir légèrement ses lèvres, sans me quitter des yeux et dit dans un souffle :

Je vais te tuer.

Ah. Parfait. J'avais affaire au remake de vendredi 13 en pleine forêt avec un magnifique psychopathe qui me menaçait de mort.

Avant qu'il ne mette sa menace à exécution, je le vis soudain fixer ma magnifique trouvaille de tout à l'heure. Il empoigna alors avec force mon poignet qu'il serra à m'en faire perdre l'usage. 

GOD'S RETURNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant