GOD'S RETURN

Chapitre 22 : Les Loups

Nous étions tous parqués dans la coursive du stade qui nous mènerait sur le terrain. Quand nous avions quitté le vestiaire, Alec se tenait déjà ici à bavarder avec l'équipe technique responsable du stade. Nous l'avions rejoins, sans qu'il échange un seul regard avec nous. Mais son petit manège ne me faisait ni chaud ni froid.

L'Eris m'inquiétait bien plus que lui.

Même si Ali m'avait rassurée en affirmant que, Leith et Alec étaient « super-méga-hyper-waouh » forts, comme elle l'avait dit, je ne me sentais pas non plus en totale sécurité. On parlait tout de même d'un sport qui avait fait plusieurs morts, sans oublier que je n'étais qu'une débutante.

Le cri endiablé du commentateur me sortit de ma bulle. Il enflammait la foule depuis la loge ouverte, qui ne s'arrêtait pas de crier et de s'agiter dans les gradins. Je n'avais pas encore une parfaite vision des étudiants présents, mais je pouvais voir à travers la fine ouverture des rideaux, les milliers de pancartes, affiches, confettis et autres accessoires en tout genre qui s'agitaient au rythme fracassant des tambours. Avoir une vue sur-développée avait ses avantages.
Heureusement, la tradition voulait que les deux équipes se serrent la main qu'à la fin de la rencontre. J'avais donc mon petit moment de répit avant de rencontrer Angie... sauf s'il me voyait pendant le match. Là, je serai dans un sacré pépin.

— Préparez-vous ! C'est à vous dans une minute ! cria l'un des techniciens, dont le t-shirt était souillé par la transpiration.

Le stress monta soudainement d'un cran, mais je ne manquai pas Seth qui était tout aussi agité que moi. Il rongeait ses ongles et tapait frénétiquement du pied. C'était sûrement la plus longue minute de ma vie.

Un garçonnet, dont le chapeau marron et pointu ressemblait à celui d'une sorcière, courut dans notre direction et nous apporta en vitesse une coupe remplie d'un liquide noir. Une fois dans leurs mains, tout le monde, sauf Seth la but cul sec, comme s'il s'agissait d'un simple verre d'eau. Il se contentait de boire à petites gorgés, avec une grimace de dégoût sur le visage. Il s'agissait certainement de l'Eris, dont Leith m'avait précédemment parlé. Je bus donc sans réfléchir son contenu, non sans me retenir de tout régurgiter sur le sol. Le goût était infecte.

Enfin, le technicien nous fit signe de faire notre entrée. Les jambes tremblantes, je tentai de masquer mon angoisse tout en essayant de marcher le plus droit possible. Quelle erreur d'avoir levé la tête du sol. Les gradins étaient bondés d'étudiants si bruyants et hystériques que le sol tremblait sous mes pieds. L'ambiance était presque prenante. Si je me tenais dans ces gradins, moi aussi je serais certainement comme ces jeunes filles à hurler comme une déchaînée, ... sauf que j'étais celle qu'on acclamait, ce qui ne faisait qu'amplifier mon envie de fuir.

Comme lors des entraînements, chacun partit à son poste. Tel un automate, je me postai exactement là où Ali me l'avait appris.

La zone du protecteur était la plus proche des gradins, et la plus petite. À trois cents mètres exactement, se tenait devant moi Ali. C'était plutôt rassurant d'avoir quelqu'un que l'on connaissait en face de soi. Encore plus, quand cette personne était une vampire. Les règles interdisaient que quiconque de mon équipe n'entre dans ma zone, mais avec son sacré gabarie et sa vitesse inhumaine, Ali était un sacré bouclier à elle toute seule.

Je remarquai finalement les deux écrans, qu'Hélène avait énoncés . Elle n'avait pas menti. Ces deux géants étaient situés de chaque coté des gradins. Comme la partie n'avait pas encore commencé, les caméras se permettaient de filmer les attaquants et les attrapeurs. C'était surtout Leith qui accaparait toute l'attention de l'écran. Fidèle à lui-même, il saluait la foule d'un coucou de la main et d'un grand sourire. Les gens se rendaient-ils compte qu'il portait un masque en permanence ?