Chapitre 134 : Déferlante

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Impossible de contrôler mes tremblements, ni le battement frénétique de mon cœur qui perçait mes tympans. Je n'entendais plus rien, ne sentais plus rien, ne voyais plus rien sauf une personne.

Ma conscience s'était envolée, laissant la place à une Dragonne déchaînée que je ne connaissais pas. Pourtant, j'étais bien là, partiellement en tout cas. Je voyais la scène qui se déroulait sous mes yeux sans en avoir le contrôle, comme si j'étais devenue une petite voix intérieure criant et hurlant des choses futiles que personne n'écoutait. La Dragonne ne se laissait pas bercée par mes mots sages. Lorsque je lui assénai de se calmer, elle répondait seulement par des grognements sauvages.

Puis vint le déclic après plusieurs secondes de lutte acharnée. Je m'abandonnai totalement à elle. « Je te fais confiance » lui murmurai-je.

L'homme vêtu d'une cape se tenait toujours au côté de Sean, blanc comme un linge et immobile. En une fraction de seconde, je me retrouvai face à lui. Son odeur musquée allait me faire tourner la tête. À moins que ce ne soit déjà le cas ? Un marteau piqueur martelait mon crâne et la soif de sang n'avait jamais été aussi forte.

D'une main, je lui assenai une telle gifle qu'une onde de choc pulsa dans la forêt. Arbres, buissons, sables, tous disparurent et laissèrent une trace au sol lorsque l'homme s'écrasa à plusieurs mètres de là.

J'entendis qu'on criait mon nom, mais pourquoi diable m'arrêter en si bon chemin ? Le garçon à la cape se releva et un petit sourire étira ses lèvres. Aucune idée de comment j'avais pu l'apercevoir d'ici, mais cela suffit à redoubler ma colère. Je bondis en avant en utilisant toutes mes forces pour lui lacérer le visage de mes griffes, mais mon champ de vision fut soudainement obstrué par sa cape qu'il venait de me jeter au visage. Lorsque j'arrivai enfin à l'enlever, une lame aiguisée était pointée sur mon cou.

Le garçon aux cheveux bruns me fixait de ses yeux presque jaunes similaire à ceux des loups-garous en pleine transformation. Une goutte de sang perla le long de ma trachée, mais j'éclatai tout de même d'un rire rauque lorsqu'il ne bougea pas d'un centimètre.

D'un mouvement rapide, je pris l'épée à pleine main qui me tailla la peau. La douleur n'était rien face à celle que j'éprouvais à l'intérieur.

- Tu ne dois pas me tuer, lui rappelai-je en jetant un coup d'œil à son fourreau.

Le garçon ne portait  pas les traces d'années et d'années d'entraînement contrairement à Anna. Son visage plutôt pâle contrastait avec ses cheveux en bataille. Ses lèvres pulpeuses, presque rouges et ses yeux de félins faillirent me donner un haut le cœur surtout lorsque je pensais à les lui arracher pour les ajouter à ma collection.

Ma petite voix intérieure hurla de me calmer et de ne pas désirer de tels barbaries, mais j'en avais tant envie qu'il m'était presque difficile de contrôler ma main qui tressautait d'impatience.

Le garçon comprit aussitôt ce que je voulais faire lorsque mon bras fendit les airs pour se fracasser droit vers son visage. D'un geste brusque, il poussa de toutes ses forces mon estomac du pommeau de son épée. Je m'écrasai au sol, prête à régurgiter mon repas et du m'y prendre à deux fois avant de retrouver mon souffle. Le coup porté avait été vif et maîtrisé me réconfortant ainsi dans l'idée que ce garçon n'était pas ordinaire malgré son allure distinguée.

Plus âgé que moi, il devait mesurer dans les 1m90. Impossible de rivaliser au niveau de la technique, mais peut-être avais-je mes chances de m'en sortir avec des attaques puissantes et sauvages. Son style de combat était bien différents de celui de Leith ou du mien. De la même façon qu'Alec, il gardait son sang froid et analysait la situation avant d'agir.

GOD'S RETURNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant