Chapitre 35 : La Croisée des Chemins

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Oriana, Harry et Dumbledore montèrent l'escalier tournant jusqu'à la porte de chêne que Dumbledore ouvrit. Sirius les attendait dans le bureau, le visage livide, émacié, comme lorsqu'il s'était enfui d'Azkaban.

Dumbledore entreprit de lui expliquer tout ce que Barty Croupton avait avoué. Harry et Oriana n'écoutèrent qu'à moitié, s'étant tous deux assis devant le bureau de Dumbledore. Il y eut alors un bruissement d'ailes. Fumseck le phénix avait quitté son perchoir et était venu se poser sur les genoux de Harry.

– Bonjour, Fumseck, dit Harry à voix basse.

Il caressa le magnifique plumage rouge et or du phénix. Assis derrière son bureau, Dumbledore avait terminé son récit. Il tourna les yeux vers Harry qui évita son regard. Il savait que Dumbledore s'apprêtait à lui poser des questions. Il allait tout lui faire revivre.

– Harry, il faut que je sache ce qui s'est passé quand tu as touché le Portoloin, dans le labyrinthe, dit Dumbledore.

– On pourrait peut-être attendre demain matin ? dit Sirius d'un ton abrupt.

Il avait posé une main sur l'épaule de Harry.

– Laissons-le dormir. Il a besoin de repos.

Harry ressentit pour Sirius un élan de gratitude, mais Dumbledore, indifférent à ce qu'il venait de dire, se pencha vers Harry. A contrecœur, celui-ci leva la tête et le regarda dans ses yeux bleus.

– Si je pensais pouvoir t'aider en te plongeant dans le sommeil pour retarder le moment où tu devras repenser à tout ce que tu as vécu cette nuit, crois bien que je le ferais, dit Dumbledore avec douceur. Mais je sais que ce ne serait pas une bonne chose. Endormir la douleur pendant quelque temps ne la rendra que plus intense lorsque tu la sentiras à nouveau. Tu as fait preuve d'une bravoure qui dépasse tout ce que j'aurais pu attendre de toi et je te demande de montrer encore une fois ton courage. Je voudrais que tu nous racontes ce qui s'est passé.

Le phénix laissa échapper une note douce, comme un trémolo qui sembla frémir dans l'air. Harry prit une profonde inspiration et commença son récit.

– Cedric et moi sommes arrivés ensemble au trophée, expliqua-t-il. Nous étions ex æquo alors nous avons décidé de prendre le trophée ensemble. On a atterrit dans un cimetière et puis Queudver et un autre homme sont arrivés.

— Un autre homme ? dit Dumbledore.

—Il portait une capuche et une cape noire et des gants en soie blancs. Il avait comme des larmes noires sous les yeux...

– Pyrites, dit Sirius. C'est un des plus fidèles Mangemorts de Voldemort. Il était là la nuit où... Je croyais avoir tué cet enfoiré !

– Que faisait Pyrites ? demanda Dumbledore à Harry.

– Il tenait Voldemort dans un draps, reprit Harry. Il a ordonné à Queudver de tuer Cedric, il n'était pas supposé être là, ça devait être seulement moi...

Si quelqu'un avait soudain décider de poignarder Oriana dans le cœur, elle aurait ressentit exactement la même douleur poignante.

— Q-Qu'est-ce que tu dis ? bégaya-t-elle. Comment ça « tuer Cedric »?

– Queudver à lancer le sortilège de Mort, dit Harry. Il y a eut une lumière verte, Cedric n'a pas pu l'éviter... Oriana, je...

Harry - les larmes aux yeux - regarda Oriana d'un air qu'elle ne lui avait jamais connu. Elle eut alors l'impression que tout autour d'elle s'effondrait. Elle eu soudain très froid et eut l'impression aussi qu'elle même allait s'effondrer.

Oriana Black - La Dernière du Nom | Harry PotterWhere stories live. Discover now