{5} Chapitre 15 : Comme un serpent au milieu de petites souries

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     Le lendemain, Hermione et Oriana quittèrent la Salle Commune de Gryffondor pour aller retrouver Harry et Ron dans la Grande Salle. Elles y croisèrent au passage Gabriel Truman et Cedric. Ce dernier eut un sourire et approcha d'Oriana pour déposer un baiser sur sa joue. Oriana lui rendit son sourire.

— Bien dormi ? demanda-t-elle.

— Mieux que jamais, répondit Cedric.

C'était un mensonge. Oriana le sentit dès qu'il termina sa phrase. Elle jugea toutefois préférable de ne pas relever. Si Cedric faisait des cauchemars, c'était normal. Et il était tout aussi normal qu'il ne souhaite pas lui en parler. Elle ne parlait jamais de ses cauchemars elle non plus. De toute manière, même si elle avait voulu l'interroger, elle n'aurait pas pu le faire car elle aurait été interrompue par une altercation particulièrement violente entre deux armures. Visiblement, l'une d'elle n'appréciait pas vraiment les sifflotements de l'autre...

Cedric passa un bras autour des épaules d'Oriana et elle eut comme l'impression que quelqu'un d'autre l'étreignait. Sa morphologie avait changé. Il aurait dû maigrir après avoir passé deux mois sur un lit d'hôpital mais au contraire, il avait l'air d'être plus musclé que dans ses souvenirs.

Ils passèrent près d'un groupe d'élèves qui les dévisageaient étrangement. Un peu comme ils dévisageaient Harry. Mais cette fois c'était particulièrement étonnant puisque tout le monde aimait Cedric. Oriana leva un regard interrogateur vers ce dernier.

— Pourquoi est-ce qu'ils te regardent comme ça ?

— Ils pensent que j'ai joué la comédie lors de la Troisième Épreuve, répondit Cedric. Que je suis de mèche avec Harry.

— Joué la comédie ?! s'indigna Oriana.

Elle adressa un regard surpris à Gabriel qui approuva l'air aussi indigné qu'elle.

— Les sorciers se moquent souvent des moldus quand ils trouvent toutes les explications possibles pour se convaincre que la magie n'existe pas, dit-il. Mais en réalité beaucoup d'entre nous sont capables de faire exactement la même chose, dès qu'il s'agit d'une réalité à laquelle ils ne veulent surtout pas faire face.

Ils arrivèrent dans la Grande Salle et se séparèrent pour rejoindre leurs tables respectives. Oriana et Hermione retrouvèrent bientôt Ron et Harry qui avaient l'air renfrogné.

— Qu'est-ce qu'il y a ? lança Oriana. Une pénurie de jus de citrouille ?

Harry n'esquissa même pas l'ombre d'un sourire. Oriana haussa les sourcils et se tourna vers Ron.

— Seamus prétend que Harry ment au sujet de Tu-Sais-Qui, résuma Ron en voyant que Harry ne répondait pas.

— Ah... Ça ne m'étonne pas. J'ai toujours su qu'il était loin d'être la baguette la mieux polie de la boutique.

— Lavande pense la même chose, ajouta Hermione d'un ton affligé.

— Et là-dessus, vous avez bavardé aimablement pour savoir si j'étais oui ou non un petit crétin qui cherche à faire parler de lui ? demanda Harry d'une voix sonore.

Oriana fronça les sourcils.

— Tu as le droit d'être en colère mais tu ferais mieux d'éviter de passer tes nerfs sur nous, répliqua-t-elle. Au cas où tu l'aurais - une fois de plus - oublié, nous sommes de ton côté.

Il y eu un long silence.

— Désolé, dit finalement Harry à voix basse.

Oriana ne répondit pas et se contenta de remplir son verre.

Oriana Black - La Dernière du Nom | Harry PotterWhere stories live. Discover now