Oriana Black - La Dernière du Nom | Harry Potter

{5} Chapitre 7 : Le Serpent au Coeur de Lion

Ils passèrent le reste de l'après-midi à vider les armoires vitrées du salon. La plupart des objets contenus dans le meuble n'avaient pas la moindre envie de quitter leurs étagères poussiéreuses. Sirius se fit d'ailleurs mordre cruellement par une tabatière en argent. En quelques secondes, une sorte de croûte repoussante lui recouvrit la main, tel un gant dur et marron.

— Ce n'est rien, dit-il en examinant sa main d'un air intéressé avant de lui donner un petit coup de baguette magique qui lui rendit une peau normale. Il doit y avoir de la poudre à Verrue, là-dedans.

Il jeta la boîte dans le sac où ils rassemblaient le bric-à-brac trouvé dans les armoires. Quelques instants plus tard, Oriana vit George envelopper sa propre main dans un chiffon et glisser la tabatière dans sa poche déjà remplie de Doxys.

Ils découvrirent un instrument en argent d'aspect assez déplaisant, une sorte de pince à épiler pourvue de nombreuses pattes, qui se mit à courir comme une araignée le long du bras de Harry et essaya de lui percer la peau. Sirius attrapa l'objet et l'écrasa avec un lourd volume intitulé Nobles par nature : une généalogie des sorciers.

Il y avait également une boîte à musique d'où s'élevait une mélodie aigrelette et un peu sinistre lorsqu'on la remontait. En l'entendant, ils se sentirent étrangement faibles et somnolents jusqu'à ce que Ginny ait le bon sens de refermer le couvercle.

Oriana mit quant à elle la main sur un lourd médaillon sur lequel se trouvait le symbole de la maison Serpentard.

— Vous entendez ça ? demanda-t-elle alors.

— Quoi ? demanda Sirius.

— Les murmures, dit Oriana. Écoutez.

Tout le monde se tut et se concentra pendant plusieurs secondes pour écouter attentivement.

— Il n'y a rien, ma chérie, conclut Mrs Weasley. Jette donc ça.

Elle prit le médaillon des mains d'Oriana et lui fit rejoindre les autres déchets. Ils trouvèrent aussi un bon nombre de sceaux anciens et enfin, dans une boîte poussiéreuse, une médaille de l'Ordre de Merlin, première classe, qui avait été décernée au grand-père de Sirius pour « services rendus au ministère ».

— Ça veut dire qu'il leur a donné un tas d'or, commenta Sirius avec mépris en jetant la médaille dans le sac.

À plusieurs reprises, Kreattur se glissa dans la pièce et tenta d'emporter des objets en les dissimulant sous son pagne. Chaque fois qu'il se faisait prendre, on l'entendait marmonner d'épouvantables malédictions. Lorsque Sirius lui arracha un anneau d'or qui portait les armoiries des Black, Kreattur éclata en sanglots furieux et quitta la pièce en pleurant et en grommelant à l'adresse de son maître des injures qu'Oriana n'avait encore jamais entendues.

— Cet anneau appartenait à mon père, dit Sirius en l'expédiant dans le sac. Kreattur ne lui était pas aussi dévoué qu'à ma mère mais je l'ai quand même surpris la semaine dernière en train de serrer contre lui un de ses vieux pantalons.

Mais malheureusement pour Sirius, Oriana savait être plus discrète que Kreattur...

Lorsque l'après-midi toucha à sa fin, tout le monde était épuisé. Oriana s'était approchée de la fenêtre du salon pour souffler. Dehors, la pluie tombait lourdement contre les fenêtres des bâtiments londoniens. Mais les gouttes d'eau qui martelaient le sol ne suffisaient pas à étouffer le bruit de la circulation dense. Il n'était pas plus tard que 17 heures mais la visibilité était déjà très réduite, le soleil ne parvenant pas à passer la barrière de nuages noirs qui recouvrait le ciel. Les voitures et les bus avaient allumé leurs phares et les quelques pauvres cyclistes peinaient à avancer droit.