Chapitre 36 : Entre Deux Mondes

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– Prend mon bras, dit Dumbledore à Oriana. (Face à son air interrogateur il ajouta:) Nous allons transplaner.

– Je croyais que c'était impossible dans l'enceinte du château ? dit Oriana.

– Le statut de Directeur offre certains avantages... Oriana, je ne suis pas sûr que Cedric pourra t'entendre. Tu es certaine de vouloir venir ?

Oriana acquiesça de la tête. Évidement qu'elle était certaine. Il fallait qu'elle le voit, qu'elle prenne sa main, qu'elle sente qu'il était toujours en vie. Dumbledore tendit alors son bras à Oriana et sans se faire prier davantage, elle le prit en fermant les yeux. La sensation du transplanage n'avait pas changé, elle eut l'impression que son corps tout entier avait été compressé dans un tuyau.

Oriana rouvrit seulement les paupières lorsqu'elle entendit des dizaines de voix autour d'elle. Ils étaient à présent dans un hall d'accueil bondé où des rangées de sorciers et de sorcières attendaient, assis sur des chaises de bois branlantes. Certains paraissaient parfaitement normaux et lisaient de vieux numéros de Sorcière-Hebdo, d'autres présentaient d'effroyables malformations, telles des trompes d'éléphant ou des mains supplémentaires qui sortaient de leur poitrine.

Le hall était encore plus bruyant que la Grande Salle lors d'un dîner en raison des bruits insolites qu'émettaient de nombreux patients : au milieu du premier rang, une sorcière au visage luisant de sueur s'éventait vigoureusement avec un numéro de La Gazette du sorcier en laissant échapper un sifflement aigu tandis que des jets de vapeur jaillissaient de sa bouche. Dans un coin, un sorcier d'une propreté douteuse tintait comme une cloche chaque fois qu'il faisait un geste et sa tête se mettait alors à vibrer horriblement, l'obligeant à la saisir par les oreilles pour la maintenir immobile.

Des sorciers et des sorcières vêtus de robes vertes arpentaient les rangées de malades et leur posaient des questions en écrivant sur un bloc-notes. Oriana remarqua l'emblème brodé sur leur poitrine : une baguette magique et un os croisés.

En voyant arriver Dumbledore l'un d'eux se dirigea vers Oriana et lui. Il semblait jeune, avait un regard clair et un sourire calme qui inspiraient tout de suite confiance.

– Professeur Dumbledore, salua-t-il. Suivez-moi.

Oriana n'eut pas le temps d'observer plus longtemps son environnement. Dumbledore et elle emboîtèrent le pas du guérisseur. Ils le suivirent à travers la double porte puis le long d'un couloir étroit où s'alignaient d'autres portraits de guérisseurs célèbres. L'endroit était éclairé par des globes de cristal remplis de chandelles, semblables à des bulles de savon géantes. D'autres sorcières et  sorciers vêtus de robes vertes allaient et venaient en tous sens.

– Quand le Professeur Chourave est arrivée avec votre élève nous l'avons emmené dans le service de Pathologie des Sortilèges, déclara le guérisseur. L'état de Cedric est stable mais il est impossible de savoir combien de temps cela durera, ni même s'il se réveillera un jour... C'est la première fois que nous voyons ça. Il semble être véritablement... entre la vie et la mort.

Sentant une boule se former dans sa gorge, Oriana préféra ignorer la dernière phrase. Ils montèrent une volée de marches et arrivèrent dans le couloir du service des Pathologies des Sortilèges.

– Normalement, c'est ici que nous aurions dû l'installer, dit le guérisseur lorsqu'ils passèrent devant la salle Janus Thickey. Nos nos patients longue durée résident là. Mais nous avons préféré le laisser dans une chambre à part pour mieux surveiller son état.

Il s'arrêta devant une porte au dessus de laquelle était écrit « Chambre 403 ». Il actionna alors la poignée et les trois sorciers entrèrent. La première chose qu'Oriana entendit fut les pleurs étouffés de Mr et Mrs Diggory. Tous deux étaient penchés au dessus d'un lit. Au dessus du corps de Cedric. Le cœur d'Oriana se serra douloureusement.

Oriana Black - La Dernière du Nom | Harry PotterWhere stories live. Discover now