Oriana Black - La Dernière du Nom | Harry Potter

{5} Chapitre 10 : A l'infini fois deux

1937, Grande Bretagne

— ... et aucun d'eux ne soupçonna jamais qu'il n'y avait pas le moindre enchantement dans les eaux de la fontaine.

     Son récit achevé, Daryus referma le recueil des contes de Beddle le Barde et borda son fils, déjà à moitié endormi dans son lit.

— Dors maintenant, mon petit dhampir, murmura-t-il avant de déposer un baiser sur le sommet de son front.

     L'enfant mi-humain, mi-vampire, se retourna sous ses couvertures et ferma les yeux tandis que Daryus quittait la chambre, bougie à la main, et refermait la porte derrière lui. Les marches de l'escalier en bois craquèrent lorsqu'il les descendit une à une pour se rendre dans le salon. Il s'arrêta et s'appuya contre l'encadrement de la porte pour prendre le temps d'observer la femme qui était installée dans un canapé capitonné, plongée dans son roman.

     Devant elle, le bois crépitait dans la cheminée tandis que les flammes dansaient sur un rythme apaisant et révélaient des reflets roux à ses cheveux blonds. La femme releva ses yeux verts vers Daryus et esquissa un sourire. Daryus s'avança dans sa direction et elle abaissa son livre, dirigeant toute son attention sur le détenteur de son cœur.

— Notre sang-sue vient de s'endormir, annonça-t-il lentement. Ce qui veut dire que plus personne ne viendra te sauver...

— Qui a dit que je voulais être sauvée ? renchérit la femme en lui adressant un regard plein de malice.

     Daryus posa un genou sur le canapé et se pencha vers sa femme pour s'emparer de ses lèvres avec passion. Elle répondit à son baiser tandis qu'il l'amenait à s'allonger sur le dos. Elle avait tout abandonné pour lui et il avait tout abandonné pour elle. Ils s'étaient épris l'un de l'autre au premier regard et avaient quitté village, famille et amis pour vivre ensemble. Car il était un Vampire et elle une mortelle. Car tout le monde s'opposait à leur amour. Car finalement, le reste n'avait pas d'importance.

     Daryus se détacha des lèvres de l'amour de sa vie pour plonger dans ses yeux émeraude.

— Je t'aime, Rosalyn, lui souffla-t-il.

— Je t'aime deux fois plus, répondit-elle en glissant ses doigts à travers les cheveux auburn de son mari.

— Impossible, je t'aime déjà à l'infini.

— Et moi à l'infini fois deux.

     Rosalyn leva la tête vers Daryus pour venir l'embrasser à nouveau et le Vampire sentit les battements de son cœur froid s'accélérer. La première fois qu'il avait posé les yeux sur elle, c'était en plein hiver. Il chassait dans la forêt une proie, animale, grâce à laquelle il pourrait rassasier sa soif - pour un temps du moins. Et au lieu de ça, il l'avait trouvé, elle, vadrouillant entre les arbres à la recherche d'un peu de liberté et de champignons. Quand il avait sentit son odeur enivrante, qu'il avait vu sa chair alléchante, il avait faillit se jeter sur elle pour plonger ses dents dans son cou.

     Mais elle l'avait vu, elle l'avait regardé d'un air désabusé, elle n'avait pas hurlé. Elle s'était seulement exclamée : « Par Merlin, vous devez mourir de froid ! » en voyant la tenue légère qu'il portait alors que la neige recouvrait le sol sous leurs pieds. Et en entendant la mélodie de sa voix, Daryus s'était senti plus vulnérable qu'une biche. C'était elle, la chasseresse, et sa flèche l'avait frappé en plein cœur.

     Daryus retira son propre t-shirt et ses mains commencèrent à s'aventurer sur le corps féminin qu'il avait appris à connaître si bien.