CHAPITRE 5

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Après une demie heure d'attente, un monsieur grisonnant vient à notre rencontre, plutôt beau pour un homme de la cinquantaine. Son allure est très classique mais indémodable, il sait se mettre en valeur... Mais la tête qu'il fait en nous voyant me fait redouter le pire.


— Bonjour mesdames ! dit-il d'un ton sec.


Pas très commode le gars ! J'espère que ce n'est pas mon futur directeur, car de prime abord il ne me dit rien qui vaille...

C'est vrai il est plutôt mignon mais il a l'air également froid et dur...


— Bonjour ! on souffle à peine toutes les deux.

— Monsieur Toures ! se présente t-il. Suivez moi ?


Et la c'est le drame, je quitte un supérieur ingrat pour un dur à cuir...


Nous le suivons mais de loin, j'ai la nette impression que Silvia a le même ressenti que moi. Il nous inspire peu confiance... Mais après tout je m'en fiche ! Ce n'est que mon patron pas l'homme avec qui je vais élever mes enfants...

Oui, ne soyez pas surpris, je ne veux pas me marier mais je veux absolument avoir des enfants le temps venu... C'est-à-dire dans dix ans, quand j'aurais pu réaliser mes rêves... pas avant !


Nous entrons dans son bureau très spacieux, l'une derrière l'autre. Silvia à l'air terrorisée, elle si timide d'habitude... J'en rigole intérieurement. Pourquoi a t-elle si peur de cet homme ? Elle qui n'a pas sa langue dans sa poche... Je l'ignore... D'accord il est un peu brute et se croit le maître du monde, de son monde à lui car du mien il peut aller se faire voir ! Je suis le genre de fille qui fait bien son travail mais qui n'aime pas trop qu'on la bouscule et qu'on lui cherche des poux car sinon je peux devenir très méchante et tant pis si je perds mon travail... Je suis comme les orties, qui s'y frotte s'y pique !

Donc pour son bien, il ne vaut mieux pas qu'il se la ramène avec ses airs de tout puissant... Je ne suis pas du genre à me laisser faire et Silvia non plus habituellement...


Au début de notre entretien, il nous a parlé de nos postes, Silvia sera femme de chambre, elle travaillera de 6h du matin à 14h30.Elles sera l'unique responsable des trois grandes suites de luxe. Quant à moi, je deviens réceptionniste qualifiée, j'ignore ce qu'il entend par le terme « qualifié », je vais devoir accueillir la plus riche clientèle de l'hôtel et de céder à tous leurs caprices... Pourquoi un tel poste me diriez vous ? C'est exactement ce que je me demandais, quand il m'a annoncé que j'ai selon lui les qualités requises pour ce job. Je suis restée scotchée sans savoir quoi dire.

Moi, Mariana, qui n'a jamais postulé pour un tel emploi, me voilà propulsée de femme de chambre et l'accueil...

Je ne vais tout de même pas le contre dire, si il pense que j'ai le profil, qui suis-je pour le démentir ?

Après tout, ça ne doit pas être si compliqué comme travail. Je parle trois langues couramment, donc je pense que je peux m'en sortir... Quoi qu'il en soit je ferais de mon mieux...

Je verrai bien demain à 9 heures l'ampleur de ma tâche, quand je prendrai mon service. Je vais devoir travailler de journée, ce n'est pas plus mal pour moi qui aime me coucher tard et dormir...


Maintenant, il nous bassine avec son fichu contrat et insiste lourdement sur le fait qu'on a un mois d'essai et cette période sera pour lui déterminante... Et nous le rabâche trois fois de peur qu'on est mal compris...

Il nous prend pour des imbéciles à ma parole. Nous ne sommes pas des illettrées. Sylvia a une licence en économie et moi en langues... Alors vous vous demandez comment des filles si cultivées se retrouvent femme de chambre ? La seule réponse que je peux vous donner c'est qu'il faut travailler dans la vie ! Et oui ! La conjoncture actuelle fait qu'on n'a pas vraiment le choix, si on veut gagner sa vie, que d'accepter un emploi même si celui-ci ne fait pas rêver... J'aurais préféré travailler dans l'événementielle, où dans un travail qui me fasse voyager mais la vie en a choisi autrement...

Nous ne sommes pas des cruches, seulement des rêveuses par moment... Qui n'a jamais désirer avoir une vie meilleure ? L'occasion s'offre à nous, et on n'a pas l'intention de la gâcher... On comprend bien que si notre travail ne reflète pas ce qu'il attend de nous, nous serions virées sur le champs ! Mais cela ne m'inquiète pas plus que ça, j'ai confiance...


Nous quittons le bureau de notre employeur soulagées mais surtout intriguées... Comment cet homme peut-il nous confier de telles responsabilités et avec leur clientèle la plus fortunée, alors qu'il ne nous connaît même pas et ce que vaut notre travail ?


— Peut être que Francis Robert lui a parlé de nous ? stipule mon amie me voyant dans la tourmente.


Ce n'était pas bête ! Elle a sûrement raison... Mais je ne sais pas pourquoi, j'ai un mauvais pressentiment...


Nous reprenons nos bagages et nous appelons un taxi.

À présent, il va falloir nous trouver un logement, un lieu pour dormir au moins pour quelques jours. Nous ne connaissons personne dans cette région.


Le taxi nous dépose devant un charmant petit hôtel à une dizaine de kilomètres de Vilamoura. C'est un lieu très romantique et la chambre est assez spacieuse avec une très belle salle de bain. Pour le prix on s'attendait vraiment à autre chose, nous avons été surprises, dans le bon terme. Silvia est sur son petit nuage, elle passe son temps à penser à lui, à ce beau mec au fessier dévastateur... Un coup de foudre ! Voilà ce qu'elle a vécu aujourd'hui... Chose qui ne m'est jamais arrivée !


Je passe une bonne partie de la nuit à chercher un appartement en location sur internet, mais la plupart ne sont loués qu'aux touristes... On est dans une grosse merde !

Comment allons nous faire ? On ne peut pas loger à l'hôtel, à l'année ? Notre revenu mensuel n'étant pas très élevé...



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Et voilà, malgré mon mal de dos, je vous ai concocté ce chapitre...

A très vite pour la suite...

DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2Where stories live. Discover now