CHAPITRE 75

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Nous sommes tous les quatre vêtus de notre plus belle tenue attendant que les ascenseurs se décident enfin à se présenter à nous. Je ne sais pas pourquoi mais j'appréhende énormément cette soirée. Pourtant je n'ai aucune raison de m'inquiéter, Madeira m'a informé il y a moins d'une heure que tout allait bien se passer mais je ne sais pas si c'est sa voix ou bien la façon avec laquelle il me l'a dit, j'ai eu l'impression qu'il ne me disait pas tout !

Je suis également préoccupée pour l'après soirée. Gil doit venir me chercher vers dix heures du soir pour que l'on passe notre dernière nuit ensemble. Hier, j'ai tout fait pour qu'il évite le sujet qui fâche. Je ne voulais pas qu'il me demande de le suivre au Brésil ou bien pire encore que je l'épouse... Alors à chaque fois que le sujet revenait sur la table, j'inventais une excuse bidon, je m'éclipsais aux toilettes, je l'embrassais ou je feintais un appel sur mon portable, tout était bon pour éviter une conversation qui n'allait pas me plaire. Mais aujourd'hui je vais devoir entendre ce qu'il a à me dire, je n'ai pas vraiment le choix ! Il me l'a confirmé ce matin après notre belle étreinte très romantique que je devrais l'écouter que je le veuille ou non, qu'il en dépendait de notre avenir ensemble !

Donc me voici anxieuse entourée de mes amis attendant que cette fichue machine infernale se décide enfin à descendre. J'aurais bien pris les escaliers si je n'étais pas perchée sur des talons vertigineux.


— Tu as l'air soucieuse ? se préoccupe Silvia ainsi que mes deux autres colocataires, vu leur tête.

— Non ! je mens mais pour la bonne cause. Je ne veux pas qu'ils s'inquiètent inutilement pour moi.

— Ne te fais pas de soucis, Madeira t'apprécie. Il ne va pas te licencier ! essaye de me rassurer Pati.

— Oui je sais ! Je suis seulement un peu fatiguée ! Les journées sont longues et mes nuits très courtes. Je ne fabule pas cette fois-ci, c'est la pure des réalités même si je reste très angoissée par la fin de cette nuit.


Que me réserve t-elle ? Vais-je être la femme la plus heureuse au monde ou vais-je être la plus triste demain matin à mon réveil ?


— Ah ! Gil est un bon étalon à ce que je vois ! conclut Bastien qui était resté silencieux jusqu'à présent.

— Oui, tu peux en être sûr ! je certifie ses propos.

— Au moins elle, elle a de la chance ! marmonne Silvia dans sa barbe.

— Tu finiras par le trouver ton prince charmant ! Charmante comme tu es ! tente Patricio de remettre de l'espoir dans le cœur de mon amie.


Action qui est immédiatement gâché par Basti qui ne pouvais pas pour une fois se taire.


— Tu oublies insupportable dans ton éloge !

— C'est toi l'insupportable ! le contre Pati.

— Oui, mais moi je ne recherche pas de princesse ! s'empresse t-il de répliquer.

— Qui pourrait te supporter ? répond Silvia en prenant gros sur la patate.

— Personne ! Mais moi à l'inverse de toi je le sais !

— Tu n'en sais rien du tout ! Tu crois me connaître mais tu ne sais rien de moi ! Tu devrais arrêter de te regarder dans la glace ! Tu te crois parfait, mais tu as tort !

— Parfait non ! Je suis juste un bel homme plein de charme !

— Et tu oublies prétentieux, égoïste, méprisant et stupide !


C'est le jeu du chat et de la souris, c'est au premier qui cédera. Depuis hier ça n'arrête pas entre eux, il ne voit pas la flamme qui a dans leurs yeux. Moi et Patricio, on ne voit que ça. Si j'avais des doutes avant, maintenant, je le sais ils s'aiment mais ils refusent de se l'avouer.


— Stop ! Essayons de passer une bonne soirée ! propose Pati qui est en forme aujourd'hui.


La veille, alors qu'il pleurait toutes les larmes de son corps car sa promise lui a fait tout bonnement faux bond, il a pris la résolution d'aller la rejoindre. Demain il part la retrouver à Lisbonne. Il veut lui faire une surprise et lui donner la magnifique bague qu'elle a toujours rêvé.

Pourquoi je n'ai pas droit d'avoir un homme pareil ? Qui m'aime à un point qu'il ferait n'importe quoi pour être avec moi ! Peut-être alors que je pourrais envisager de me marier avec... je dis bien peut-être !

Après des minutes interminables, nous voici enfin à l'étage de la suite Grande. Nous entrons et restons subjugués par la beauté des lieux. Rien à voir avec ce que j'ai observé lors de ma première visite. On dirait que les murs se sont écartés pour laisser place à un banquet de circonstance digne des plus grandes cérémonies. Les fleurs blanches dans les vases en verres d'un noir mat reflètent le faste tout en gardant l'élégance. J'adore !

Plus de temps de tergiverser sur le lieu qu'une main m'attrape le poignet droit et me fait le suivre.


— Viens ! Suis moi !


Que fait-il là ? Et pourquoi ?

Sans explication je le suis et je me retrouve dans ce qui doit être la chambre de Madeira. Il a perdu la tête ? Pourquoi diable m'emmène t-il ici ? On aurait pu aller dans le couloir tout simplement !

Perdue, je le regarde faire les cent pas. Je n'ose pas dire quoique ce soit car j'ai l'impression d'être dans un endroit interdit, comment vous expliquer ? Je ne devrais pas être ici ! Je me dirige vers la porte qu'il a pris soin de refermer derrière nous quand il me sommes :


— Non ! Restes ici ! Il faut qu'on parle !




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Et voilà ! La fin est très très très proche !

J'espère que ce chapitre vous a plu ? Et vous laisse envisager la suite...


A très vite pour le dernier chapitre...


DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2Where stories live. Discover now