CHAPITRE 56

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Après plus d'une demie heure d'attente, je me décide à me lever et partir à la recherche d'un taxi. Je ne vais tout de même pas passer ma journée à attendre un homme qui m'a laissé seule sans se retourner... Je m'avance sur la passerelle de droite à gauche. Les propriétaires des bateaux alentours doivent me prendre pour une ivrogne, et ils n'ont pas tort ! Je n'ai rien bu et rien mangé de toute la matinée mais pourtant mon corps à l'air mal au point comme si je venais de boire cinq chopes de bière à jeun.

Je continue mon chemin quand j'aperçois au loin Gil, du moins la personne lui ressemble énormément. Je me frotte les yeux afin de visualiser un peu mieux l'homme qui arrive à grandes enjambées dans ma direction, mais étant trop concentrée sur lui, je ne vois pas ce qui se trouve juste devant moi et me prend de plein fouet le réverbère.


— Aïe ! je crie ma douleur.

— Mariana ? Tout va bien ? Rien de casser ? j'entends au loin la voix que j'attendais depuis près d'une heure maintenant. Laisses moi regarder ? me demande t-il en m'enlevant les mains de mon visage.


Et je constate que je saigne. Mon corps ne répond plus à rien, dès cet instant je suis comme paralysée. Il me rattrape de justesse lorsque mes jambes me lâchent et m'assois au sol. Il sort de sa poche un paquet de mouchoirs et m'en tend deux ou trois... Je ne les compte pas et les place aux abords de mon nez.


— Laisse moi regarder ? me supplie t-il alors que mes mains restent sur mon pif. Il faut voir si il est cassé ?


Voir quoi ? Non ! Il n'y a rien de cassé, juste mon intégrité qui en a gros sur la patate. Décidément je ne changerais jamais ! Je suis une catastrophe ambulante ! Et aujourd'hui j'ai fait fort !


— Excuser moi ? Je suis médecin et j'ai vu ce qui vous est arrivée... se présente un plaisant monsieur. Je peux vous auscultez ? me demande t-il très gentiment.


J'accepte sans vraiment y réfléchir. Il faut dire qu'il est docteur et qu'il est très mignon avec son jean et son pull-over à rayures, la panoplie du parfait marin. Mais quand il s'approche de moi, je comprends mais trop tard que j'ai fait une grosse erreur. J'aurais du d'abord consulter mon homme qui se tenait à côté de moi très paniqué, et de fil en aiguille devient très énervé à la vue du praticien me tripotant le visage, que j'ai moi-même refusée qu'il touche cinq secondes plutôt. Je ne sais pas comment je vais faire pour me dépatouiller de cette grosse panade...


— Il n'y a rien de cassé ! Mettez la tête en avant, le sang va finir par ne plus couler ! m'incite t-il tout en me penchant la tête.


En moins de dix secondes le saignement s'arrête. Je suis soulagée et remercie chaleureusement mon soigneur en lui faisant un gros bisou sur la joue.


— Merci, merci, merci ! je m'excite un peu trop.


Il doit me prendre pour une folle car il me regarde puis mon homme avec un air très curieux que je ne saurais pas vous décrire tellement je me sens pas très bien, je vois flou... Le choc a du être très dur !


— Vous ne devriez pas laisser votre femme seule dans cette état ? gronde monsieur le séduisant médecin mon copain.

— De quel état vous parlez ? Vous venez de dire qu'elle n'avait rien de grave ! se défend Gil. Dois-je l'amener à l'hôpital ? s'inquiète t-il précipitamment.

— Non ! le rassure le marin. Vous ne devriez pas la laisser boire autant ! stipule t-il.

— Je n'ai rien bu ! j'atteste avant que les nausées ne reprennent et je vomis sur les pieds du docteur.


Mais pourquoi Dieu ça m'arrive toujours ça ? Je dois m'enfermer entre quatre murs et ne jamais en ressortir. Je suis vraiment un désastre mobile !

Je n'ai pas le temps de m'excuser que mon organisme se déchaîne à tout va, mais rien de veut sortir, les spasmes ne me quittent pas et mon corps tout endolorie se contracte à chaque inspiration... J'entends au loin :


— Elle n'est pas ivre ! Elle a seulement le mal de mer. Je suis aller à la pharmacie lui chercher des cachets, précise mon ex copain.


Je suis sûre qu'après ça, il ne voudra plus jamais avoir à faire à moi. La honte ! Comment le pourrait-il ? Je le mets toujours dans des situations désastreuses ! Il sera bien mieux loin de moi...


— Il fallait me le dire plutôt ! lui informe l'homme qui se dit être médecin.


Oui, comment a t-il pu croire que j'étais saoule ? Je n'ai rien dans mon estomac, encore moins de l'alcool... Je suis vidée ! Complètement lasse, une vraie loque !

Le soi disant docteur me tripote derrière les oreilles pendant à laps de temps indéterminé et soudainement je me sens revivre, ce n'est pas des bêtises, les nausées ont disparut et mon corps a retrouvé sa vitalité. Je suis prête pour une autre aventure ! Mais on va éviter la sortie en mer pour aujourd'hui. Une balade sur la terre ferme me conviendrait mieux... Tout ça si il veut toujours de moi ? Mais vu la tête de Gil, je constate que je vais devoir la faire seule cette promenade...


— Comment vous sentez vous ? me demande l'inconnu qui vient de me redonner vie.

— Bien mieux ! Merci !

— La prochaine fois que vous désirez faire du bateau ? N'oubliez pas d'avaler deux des cachets que monsieur est allé vous chercher et évitez la vitesse en mer.

— Entendu, merci !

— Bonne journée ! nous souhaite t-il avant de nous laisser moi et Gil en tête à tête.


Je n'ai pas le temps de m'excuser pour ce que je lui ai fait qu'il est déjà loin... Je me réconforte sur le fait que lui aussi n'a pas été très agréable avec moi en me traitant d'ivrogne et qu'il ne s'est même pas excuser non plus. On est quitte !

Bon pas vraiment... Il faut dire qu'il m'a beaucoup aidé alors que moi pour remerciement je lui ai vomi dessus, heureusement qu'il était pieds nus. Oublions tout ça et trouvons une idée pour que mon Gil me redonne encore une chance... et vite !


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Et voilà ! J'espère que ça vous a plu ?

Je vous fais de gros bisous pour cette journée de Saint Valentin !

A vendredi pour la suite... Bye !

DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2Where stories live. Discover now