CHAPITRE 112

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— Bonsoir ! j'ose à peine le saluer.


Et c'est à ce moment là qu'il se tourne vers moi et je suis stupéfaite ! Ce n'est pas lui ! Il lui ressemble pourtant beaucoup ! On pourrait les confondre de loin. Si je ne connaissais pas déjà le frère de Julio, je dirais que c'était certainement cet homme.

Seuls la couleur de ses yeux et son sourire diffèrent de l'homme que j'aime, sinon ils sont identiques. Et quand il se lève pour me saluer vêtu de son costume d'un bleu sombre, je m'aperçois que c'est certainement cette personne que je n'ai pas arrêté de prendre pour Madeira dans les rues de la ville.


— Bonsoir charmante demoiselle !

— Merci d'accepter de partager votre table ! je le remercie tout en lui serrant la main qu'il ne serre pas et la porte à ses lèvres.

— Tout le plaisir est pour moi ! Comment pourrai-je refuser de dîner avec une si belle demoiselle ?


Je rougis malgré moi. Ah, ses italiens ! Toujours aussi charmeurs !

Le serveur me demande de prendre place en face de ce séduisant monsieur à la carrure de Madeira, ce que je fais un peu dans la précipitation et manque de renverser la carafe d'eau posée sur la table. L'homme qui va souper avec moi a juste le temps de la rattraper. Il a de très bons réflexes mais il ne manque pas de se mouiller un peu le bras.


— Désolée !

— Mais de quoi ? Il ne s'est rien passé ! il fait comme si il n'était rien arrivé.

— Merci ! je lui souffle.


Il me sourit puis on commande.

Pendant que nous mangeons, j'apprends qu'il s'appelle Joël, qu'il est vignoble et qu'il est dans la région pour l'achat d'un nouveau domaine, le pourquoi de son costume aujourd'hui. Car habituellement, il se contente de mettre une paire de jean et un sweat ou un simple tee-shirt. Je lui parle également du pourquoi de ma présence dans cette ville et du pays d'où je viens, lui qui me prenait pour une simple touriste de passage. Et m'apprend qu'il connaît très bien le Portugal et qu'il a également un vignoble sur les hauteurs du Douro.

Ça fait plus de deux petites minutes qu'il me fixe sans battre des cils. Il doit être choqué par tout ce que je viens d'avaler, en entrée j'ai pris une assiette de charcuterie et en plat une grande part de lasagne et je viens de demander au serveur de m'apporter un cappuccino avec quelques biscuits Amaretti.


— Un chagrin d'amour ? me demande t-il.

— Quoi ? je suis surprise par sa question.

— Vous tentez d'oublier quelqu'un ! Je me trompe ?


Comment il sait ? Pourquoi tous les gens que je côtoie arrive à lire en moi ? C'est flippant ! Et surtout pourquoi moi, je n'ai pas ce don ? Il m'aurait bien servi avec Madeira ! Pouvoir lire dans les pensées de mon homme, nous aurait peut-être aidé à se comprendre et surtout il m'aurait permis de savoir ce qu'il me cachait. Mais non ! Moi, je n'y ai pas droit !


— Que vous a t-il fait ? continue t-il dans sa lancé.

— Rien !

— Alors vous mangez pour oublier qui ? Ou quoi ?

— Personne !

— On vous a déjà dit que vous étiez une piètre menteuse ?

DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2Where stories live. Discover now