CHAPITRE 71

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On est déjà vendredi, plus que trois jours et Gil retourne au Brésil. Ces derniers jours ensemble nous nous sommes contentés de faire l'amour et de parler de nous en évitant tous les sujets fâcheux, comme sa jalousie, le manque de confiance que j'ai en lui, son départ... tout ce qui aurait pu nous ébranler. Ni lui, ni moi ne voulions passer les derniers jours qui nous restaient et qui nous restent encore à nous disputer. Il suffit d'une petite étincelle pour que je m'emporte et lui avec... Donc nous avons décidé comme un accord de nous concentrer seulement sur nous et d'oublier le reste ! Ce qui en principe semble très simple mais la réalité est tout autre. Ce matin en me levant, il était très soucieux. J'ai bien essayé de savoir ce qui le mettait dans cet état mais il a refusé de me le dire sous prétexte que cela allait me faire monter aux rideaux... Alors je lui ai simplement dit que je ne souhaitais pas savoir mais maintenant je n'arrête pas d'y penser comme si ma vie en dépendait. J'ai peur !

Surtout que depuis hier matin je vis avec une épée Damoclès sur la tête, nous avons appris que les rumeurs étaient vraies. L'hôtel a bien été vendu ! A qui ? On l'ignore ! Mais tout le monde pense que le nouveau propriétaire n'est autre que Madeira qui se fait discret ses derniers temps. Depuis notre virée shopping, je ne l'ai aperçu qu'une seule fois et c'était pour m'annoncer qu'il n'aurait pas besoin de moi dans les prochains jours. J'étais dépitée car je n'avais rien à faire. J'ai passé mes journées de travail à jouer avec Patricio à ni oui ni non. Oui ! Nous sommes de vrais gamins mais il faut dire que cela m'a fait un bien fou de rire lorsqu'on a appris la nouvelle. Après un rachat, on sait pertinemment que les licenciements vont pleuvoir. Silvia et moi, on ne se fait pas d'illusions. Derniers entrés, premiers sortis !

Après l'annonce, j'ai voulu monté voir Julio et lui demander ce qu'il comptait faire de cet hôtel et de nous, le personnel. Mais Pati m'en a dissuadé protestant qu'on n'était pas sûr qu'il soit bien le nouveau propriétaire. Et ne voulant pas encore me ridiculiser face à Madeira, j'ai décidé d'attendre. Je n'oublie pas le jour où j'ai osé lui demander si il était bien celui qu'il prétendait être... J'aurais du me scotcher la bouche mais au lieu de ça j'ai fait la Mariana, je me suis complètement plantée et je ne savais plus où me mettre ! C'est moi quoi !


— Tu t'inquiètes pour la réunion ? me sort mon collègue de ma torpeur.


Ah oui ! Cette maudite réunion où je n'ai aucune envie d'y assister. Entendre dire par le directeur de l'hôtel que de nombreux licenciements vont être à l'ordre du jour, ce n'est pas bon pour moi ! Mais étrangement, je m'inquiète davantage pour mes collègues que pour ma propre personne. Ils ont plus besoin de ce job que moi, Silvia a tout quitté en partie par ma faute, Pati a besoin de ce boulot pour financer son mariage et Grace pour élever son fils. Quant à moi si je me retrouve sans emploi je finirai par être une mascotte de magasin, c'est plutôt drôle comme profession et j'en ferai un livre, je plaisante mais tout est possible !


— Non ! Pas vraiment !

— Pourtant tu à l'air tourmentée, il y a un problème ?

— Gil était très ennuyé ce matin, il me cache quelque chose !

— Tu as essayé de savoir ce qui le chagrinait ?

— Oui et non...

— Comment ça ?

— J'ai voulu savoir puis je me suis ravisée sachant que cela allait m'énerver... je lui avoue.

— T'énerver ?

— Oui, il m'a dit que ça n'allait pas me plaire !

— Et maintenant, tu regrettes de ne pas savoir ?

DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2Where stories live. Discover now