DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2

CHAPITRE 78

La réunion tarde à débuter. Nous sommes là depuis plus d'une demie heure et personne ne nous dit rien. Je crois que la nouvelle direction est un peu dans les choux et ne sait pas par où commencer.

Il est près de dix heures quand enfin quelqu'un se présente à nous, Monsieur Bruno Toures.

— Je croyais qu'il avait démissionné ? sort Pati stupéfait de le voir.

— Il a peut-être changé d'avis ? réplique mon amie.

— Qu'est ce que j'ai loupé ? demande Grâce en revenant des toilettes.

— Rien ! Il n'a pas encore dit un mot ! je lui indique.

— Bonjour à tous ! Soyez les bienvenus ! commence par nous saluer l'ancien directeur des lieux ou peut-être l'est-il encore. Comme vous savez l'hôtel appartient désormais au groupe Madeira international, pour cela le grand PDG a voulu être présent pour vous informer des changements et des rénovations instaurés au sein de l'établissement. Donc veuillez accueillir comme il se doit, Monsieur Julio Madeira !

Tout le monde se met à applaudir sauf moi. Pourquoi le glorifierais-je, il n'a encore rien dit. Et si ça se trouve il va nous annoncer que nous sommes tous virés, à commencer par moi ! Vu que je n'ai répondu à aucun de ses appels et messages. Il doit avoir une dent contre moi !

J'ai beau me mettre sur la pointe des pieds, je ne le vois pas. Nous nous sommes mis à l'arrière à ma demande car je ne voulais pas me croiser avec lui mais maintenant je regrette de ne pas le voir. Décidément, ça ne tourne vraiment pas rond chez moi !

Puis une personne à l'avant se décale un peu et nos regards se croisent. Mon corps se contracte instantanément, mon cœur lui s'affole et je reste malgré tout plongé dans ses yeux qui ne me quittent pas. Qu'est ce qui m'arrive ? Je n'y comprends plus rien !

Je le hais ! Cela est une certitude !

Mais je n'ai pas le temps d'y penser que mon organisme se met à déchanter. Mes jambes deviennent flasques et ma tête tourne dans tous les sens, que m'arrive t-il encore ?

— Oooooh ! j'entends au loin. Mariana, ça va ? me demandent tous mes amis qui m'ont vu tomber comme une merde.

L'un d'eux me tend la main. Je m'y accroche avec fermeté et me relève difficilement. Je tiens à peine sur mes gambettes. Je me tiens fortement à celui qui me soutient de peur de tomber.

— Merci ! je prononce à son attention avant de lever mes yeux.

Et là, tout devient flou ! Non ! Dites moi que c'est le bras de Patricio et non de celui qui m'a brisé le cœur ? Je me frotte les yeux avec ma main de libre et les ouvrent à nouveau.

— Non ! Pas lui ! je dis restant fixé sur lui.

— Comment tu te sens ?

— Comme quelqu'un a qui on vient de piétiner son cœur !

— Oooooh ! j'entends des cris d'indignation et je m'aperçois que je suis l'attrait de tous les gens ici présents, considérée comme un animal de foire !

Mais mes yeux sont scrutés sur une seule et unique personne. Le regard de Madeira s'assombrit et je suis à la fois contente que ma réflexion lui ait fait du mal et triste de le voir ainsi... C'est étrange !

Où sont passés mes résolutions ? Je n'ai pas besoin de lui ! Il n'est que source de problèmes ! Je me le répète une dizaine de fois dans ma tête avant de littéralement fondre dans ses bras. Je suis faible ! Bien trop faible pour lui résister ! J'ai besoin d'aide ! Qu'on vienne à mon secours où je vais finir à nouveau sous ses griffes...

— Je vais m'occuper d'elle ! annonce ma grande amie de toujours à mon séduisant et richissime ex.

Elle me sauve une fois de plus ! Bientôt je ne serai plus quoi faire pour la remercier, tellement elle vient à mon assistance ! Elle est mon ange !

Elle me prend dans ses bras et me dirige vers un banc installé près de l'entrée. Mais n'étant pas très coopérative, Pati vient à sa rescousse.

— On peut savoir ce qui vient de se passer ? Je croyais que c'était de l'histoire ancienne toi et lui ? m'interpelle Silvia complètement sous le choc de ce qui vient de se produire devant ses yeux.

— Je le pensais aussi ! je pleurniche non pas de tristesse mais de nervosité.

— Ma chérie ! Si cet homme te fait toujours autant d'effet, tu devrais peut-être lui donner une seconde chance ?

— Jamais ! je crie sans le vouloir que tout le monde se braque sur moi au lieu d'écouter ce que monsieur aux non belles fesses raconte.

— Ok, c'est toi qui voit !

— Tiens, bois ! Ça te fera le plus grand bien ! me propose Grâce un verre d'eau.

J'en bois une gorgée et je recrache le contenu de ma bouche au sol. Mais qu'est ce que c'est ? Je sens l'odeur forte de mon verre et je suis surprise de voir qu'il s'agit de la vodka. Où est-elle allée chercher ça ?

***

Après le discours interminable de Madeira puis du nouveau directeur de l'établissement, dont vous ne devinerez jamais qui c'est ! A l'évocation de son nom, je suis restée bouche bée et je n'étais pas la seule ! Consternée je bois presque tout mon verre d'une traite. Comment s'est-il retrouvé à cette place ? Lui qui se disait être satisfait de son ancien poste ! Que s'est-il passé pour qu'il se retrouve propulsé de simple portier à directeur ?

Peu importe pour le moment, il nous le dira ce soir en rentrant à l'appartement. Mais que cela a été un choc, oui, et quel ravage ! Silvia n'en revient toujours pas ! Après m'être ridiculisée devant tout le monde, ça été à son tour, lorsqu'elle a appris que Bastien Pastore était notre supérieur. Elle n'a pas pu s'empêcher de crier haut et fort que ce n'était pas possible, qu'il devait y avoir une erreur ! Mais l'erreur c'est elle qui l'a commet en disant que tout cela n'était qu'une mascarade ! Tous les employés se sont retournés contre elle ! Et elle a fini par s'asseoir près de moi m'arrachant mon verre des mains.

On est toutes les deux dans une sacrée galère ! Silvia et Bastien, l'interminable conflit amoureux ! Et moi et Julio, les ex amants inséparables ! Que va t-on devenir ?

J'ai appris également dans leur speech que mon ancien poste a été supprimé donc je pense que je suis sûrement orientée à l'ancien poste de Bastien qui est devenu vacant...