DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2

CHAPITRE 119

Six semaines se sont écoulées depuis l'annonce de ma grossesse. Même si j'ai encore beaucoup de mal à créer ce lien mère et fils. Oui, c'est un petit garçon ! Je commence à apprécier le faite qu'il existe, qu'il soit là, dans mon ventre, à l'abri des dangers extérieurs. Dans cet endroit plutôt étroit, il est protégé et il peut être sûr que je veillerais sur lui. Alors qu'une fois à l'extérieur, dans mes bras, je ne sais pas si je saurais l'aimer, le protéger, prendre soin de lui comme le font si bien toutes les mamans du monde...

— Tu sais ma petite chose, ma petite crevette, tu es très bien là-dedans, n'en sors pas, tant que je n'en suis pas prête ! Ça va prendre encore un peu de temps, mais je te promets que je vais faire des efforts !, je parle à celui qui se trouve en moi, espérant qu'il m'écoute et qu'il comprenne que pour son bien, il faut à tout prix qu'il me laisse plus de temps pour me faire à l'idée qu'il va venir au monde dans quelques semaines.

Et le plus tard serait le mieux !

Mais pas le temps de continuer mon monologue avec mon petit ver, qu'on sonne à la porte. Ça doit être Ana ! Elle m'a dit qu'elle viendrait me tenir un peu compagnie aujourd'hui, mais je ne l'attendais qu'en début d'après midi...

J'ouvre la porte sans vraiment me soucier de qui se trouve derrière et ma surprise est immense quand je le vois. Que fait-il ici ? Que me veut-il ?

Lui aussi est confus en voyant mon gros ventre. Il ne s'attendait pas à ça ! Il me fixe longuement avant de prononcer quelques mots dans sa barbe que je ne comprends pas.

— Vous... êtes... en... non !

— Que me voulez vous ?, je finis par lui demander après m'être remise de son apparition impromptue.

— Il faut que je vous parle !

Je l'invite à entrer et à me suivre jusqu'au salon où je m'assieds sur le canapé dans lequel j'étais installée avant qu'il sonne à mon appartement. Il me semble très nerveux tout d'un coup. Ne voulant pas qu'il s'éternise, je le somme de parler.

— Je vous écoute !

— Comment vous sentez vous ?

— Énorme ! Ça ne se voit pas ?

— Mariana ! Tout va bien avec votre grossesse ?

— Oui ! Du moins pour le moment !

Je ne veux pas entrer dans les détails. En quoi ça le concerne comment je vais ? Il veut certainement courir le dire à son meilleur ami... Parlons-en de Madeira !

— Où se cache Julio ?

— Je suis ici pour qu'on en parle mais avant il faut me promettre que rien que je puisse dire vous fera vous énerver ou pleurer !

Je hoche la tête pour toute réponse. Il me fait peur avec son air soucieux. J'ai la gorge serrée. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que ce qu'il a à me révéler sur le père de mon enfant ne va pas me plaire. Plus il attend et plus j'angoisse ! Il attend quoi pour parler et me dire ce qui se trame avec l'homme que j'aime toujours ? Si ça continu je vais faire une syncope !

— S'il apprend que je suis là, il me tue !, commence t-il très anxieux. Il ne voulait pas que cela se sache et encore moins que vous l'appreniez !, puis il s'arrête subitement et ne dit plus un mot.