CHAPITRE 61

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— Ça ne vous plaît pas ? je demande à mon client qui à l'air complètement à l'ouest aujourd'hui.


Il me semble préoccupé. Ce n'est pas dans ses habitudes. J'espère seulement que les amuse-bouches que le chef nous a préparé lui plaisent. Je ne me vois pas courir chez tous les traiteurs et restaurants du coin car monsieur est mal luné aujourd'hui. Tout ce que je viens de manger m'a beaucoup plu, c'est d'un raffinement et d'une élégance rare. Cela a réveillé mes papilles ! Je n'avais jamais mangé de tels mets. Une gastronomie d'exception !


— C'est divin ! me confirme t-il ce que je savais déjà.

— Il y a quelque chose qui vous chagrine ? j'ose l'interroger.

— Non ! Oui ! Rien à voir avec vous, ni avec ses bouchées... Votre chef est parfait !


Je suis ravie de l'entendre. Je comprends maintenant pourquoi le restaurant est plein malgré les chambres de l'hôtel désertent. La cuisine de ce palace mérite d'être affichée comme l'une des meilleures de sa catégorie. En tout cas, moi je m'y régale !


— Alors ? Je vois que vous avez apprécié ? s'exclame le serveur.

— C'était délicieux ! Pouvez vous m'appeler le chef ? lui demande Madeira.


Mais celui-ci a du mettre un micro sur la table car il se dirige vers nous sans prêter attention à son employé.


— Monsieur Madeira ! Comment avez vous trouvé mes différents plats ?

— Un délice ! Pouvez vous en réaliser pour une centaine de personnes pour ce dimanche soir ?

— Avec grand plaisir !


Après que les deux hommes se soient entretenus sur le nombre exact de verrines, toasts, de petites bouchées et autres... et de l'heure à laquelle le buffet devait être mis en place dans la suite Grande. Le chef retourne dans sa cuisine mais Madeira n'a pas l'air pour autant satisfait. Que se passe t-il avec lui aujourd'hui ?

Ce n'est peut-être pas le moment de lui montrer mes histoires... Il ne me semble pas très engageant en ce début de semaine, je devrais attendre un peu.

Le serveur nous serre le café, gentiment offert par l'établissement de prestige. Et miracle, mon client me fait un sourire, le premier de la journée. Il devait avoir besoin de sa dose de caféine ! Je rigole intérieurement.


— Je suis désolé. Je ne suis pas de très bonne compagnie aujourd'hui. J'ai eu un problème de dernière minute hier soir et j'ai passé ma nuit dessus, je me suis couché qu'au petit matin !


Je comprends mieux son état. Il est simplement fatigué !


— Ce n'est pas grave ! Vous avez pu tout arranger ?

— Oui ! Difficilement mais nous y sommes arrivés !

— Nous ?


Il paraît interpellé par ma question. Pourtant il est seul ici...


— Oui ! Mon équipe et moi ! J'ai beau être seul au Portugal, mes collaborateurs sont à ma disposition matin, midi et soir !

DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2Where stories live. Discover now