DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2

CHAPITRE 115

Les semaines s'écoulent à une vitesse et personne ne sait où est Madeira, ni s'il va bien. Je m'inquiète de plus en plus et mon organisme me fait savoir depuis quelques jours maintenant que je devrais me calmer et manger à ma faim mais je n'en fais rien. Moi qui mangeais comme une goulue avant l'Italie maintenant il faut me forcer à me nourrir. Plus rien à d'importance à mes yeux que de découvrir ce qui se passe avec Julio. Sans une nouvelle rassurante le concernant, je crois ne plus retrouver le goût de vivre.

Ce matin, le sommeil m'ayant quitté aux aurores, je n'ai fait que me retourner encore et encore dans mon lit que j'ai bien cru que j'allais me retrouver à terre à un moment donné. De peur, je me suis levée d'un bon et les vertiges ont commencé. Je me suis vite rattrapée au mur et à ma table de chevet. Puis je me suis assise à nouveau sur mon lit bien douillet. Après de longues minutes d'hésitation, j'ai fini par me relever et je me suis dirigée vers la salle de bain où j'ai fait couler l'eau dans la baignoire pendant que je me choisissais une tenue pour ma séance de dédicaces de mon tout premier livre qui pour une fois se déroule à deux pas de chez moi.

Après mon bain qui s'est éternisé car je ne me sentais pas avec la force d'en sortir, je me suis habillée et même pouponnée. Je veux que les gens qui viennent me voir pour signer leur bouquin ne paniquent pas en me voyant, surtout les enfants, un rien peut les effrayer. Même mes amis m'ont affirmé que je faisais peur à voir !

Satisfaite de mon travail de camouflage, je me dirige vers le salon mais je suis rattrapée par un nouveau malaise. Je me mets à genoux et tente d'arriver jusqu'à mon lit afin de m'y allonger un peu avant mon départ pour la petite librairie.

— Mariana ? Tu es réveillée ? toque ma meilleure amie à la porte.

— Oui ! J'arrive ! je lui indique ne voulant pas qu'elle rentre dans ma chambre et me voie dans cet état.

Ça fait plusieurs jours qu'elle insiste sur le fait que je devrais voir un médecin, plus précisément un psy. Elle pense que je suis folle de me mettre dans une situation pareille pour un mec.

Mais mon amie n'en fait qu'à sa tête et entre dans ma pièce sans y être invitée.

— Mais tu es déjà prête !

— Oui ! Je t'ai dit que j'arrivais !

— Désolée ! Mais je n'ai pas entendu grand chose vu que monsieur Bastien fait un bruit pas possible avec la centrifugeuse. Allez, viens manger ! Une longue journée t'attend !

— J'arrive !

Mais vu que je ne bouge pas d'un pouce, elle s'inquiète...

— Qu'est ce qui te reste à faire ? Mariana ! T'es sûre que ça va ?

— Oui ! je ne veux pas l'alarmer et je poursuis dans ce sens. Je suis juste fatiguée. J'ai peu dormi cette nuit.

Elle est capable de m'emmener de force à l'hôpital. Je connais la bête ! Et moi, je n'ai aucune envie de me retrouver dans ce genre d'endroit alors que j'ai bien mieux à faire.

— Allez viens ! On va te déposer à la librairie mais avant tu vas t'alimenter ! me prend t-elle par le bras pour m'aider à me lever.

Mais à peine sur mes jambes, je me sens faible et le tournis refait son apparition. Je m'accroche avec fermeté à Silvia et celle-ci me regarde et m'impose :