CHAPITRE 90

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— Waouh ! Tu sors avec ton milliardaire ? s'extasie Bastien dès qu'il lève les yeux de ses fourneaux pour m'admirer.

— Oui ! Comment l'as tu deviné ?


Il est de corvées aujourd'hui. Il a beau être monsieur le directeur, il n'en reste pas moins un de nos colocataires. Il doit comme nous tous s'affairer à ce que cet appartement ne devienne pas une porcherie.


— Eh ! Qui es tu réellement beau gosse ? j'essaye d'en savoir un peu plus sur lui.

— L'homme que tu vois !

— Et ? j'insiste pour connaître la vérité.

— Et quoi ? Que veux tu savoir ?


Tout ce que tu me caches à moi et aux autres. Quoique ? Je pense que Pati en sait plus qu'il ne veut me le dire...


— Comment un mec comme toi, qui était un simple portier, peut se retrouver avec un appartement de ce standing ? je me lance.

— Je vois ! Ton mec a parlé !

— Non ! Pas du tout ! je tente de nier. Je me disais juste que...

— Tu ne dis rien ! Madeira devrait se préoccuper de ses affaires au lieu des miennes !

— Il ne m'a rien dit ! A part que tu avais un CV en or !

— C'est déjà trop !

— Mets toi un peu à sa place, je pensais que tu avais eu ce travail par... je cherche mes mots.


Je ne veux pas le froisser !


— Grâce à toi ?

— Oui, je sais, c'est complètement débile !


Dis comme ça, je me rends compte de ma gourde ! Je ne crois pas que Julio soit le type d'homme à faire ce genre de faveur, surtout concernant son personnel ! Il n'est pas arrivé où il est par charité, bien au contraire. Il sait très bien s'entourer. Il sait choisir les bonnes personnes mieux que quiconque !


— Il est venu me voir et m'a demandé si le poste m'intéressait ? Je lui ai demandé pourquoi il me proposait ce travail et m'a dit qu'il avait revu tous les curriculums vitae des employés de son hôtel et avait constaté que j'avais le profil adéquat pour ce job.

— Donc tu a accepté ?

— Non ! Pas dans l'immédiat ! J'ai cru d'abord que c'était une ruse pour te récupérer, mettre tes amis à des postes plus que généreux pour après te mettre plus vite dans son lit. Puis ensuite, j'ai cru qu'il savait qui j'étais et qu'il voulait faire de la publicité gratuit pour son établissement... Et finalement je me suis aperçu que ce n'était rien de tout ça !

— Tu était tout simplement fait pour ce travail selon lui !

— Oui !

— Mais pourquoi as tu pensé qu'il avait des arrières pensées à ton sujet ?

— Car c'est rare qu'un patron vienne te voir en personne pour t'offrir un poste comme celui-ci sans que tu en es fait la demande !

— Oui, en effet !

— Mais je sais à présent qu'il agit ainsi dans tous les établissements qu'il rachète. Il se procure un maximum d'informations sur ses futurs employés afin de les connaître au mieux pour pouvoir leur trouver la place où ils seront les plus productifs pour rentabiliser au mieux son achat.

— Du Madeira tout craché ! je stipule.


Mais tout ça, ne me dit toujours pas qui il est ! Je savais que mon homme aimait tout contrôler mais pourquoi Bastien a t-il cru que mon amant le voulait au sein de son équipe pour profiter de lui ?


— C'est bien beau toutes ses confidences mais ça ne me dit en rien, qui tu es ?

— Tu connais Manet ?

— Le peintre ?

— Le magasins de luxe ? crie Silvia en entrant dans la pièce et se joignant à notre conversation. Le peintre ? s'adresse t-elle à moi comme si j'avais dit une bêtise.


Quoi ? A moins que je sois une idiote, Manet est bien le nom d'un peintre non !


— MLP si tu préfères ! Manet Léo-Paul, me précise Bastien.


Je ne connais que ça ! J'ai toujours rêvé pouvoir m'acheter de magnifiques escarpins dans un de ses magasins hors de prix. Mais quel est le rapport entre ses boutiques et lui ?


— Mon grand père est son fondateur ! poursuit-il.


Et là je tombe des nues ! Il est le petit fils de MLP... Je suis abasourdie par ce que je viens d'entendre.


— Eh ! Tu comptais me le cacher encore combien de temps ? bouscule Silvia son mec.


Il faut dire que depuis hier soir, ces deux là sont inséparables. J'en ai profité que Silvia soit sous la douche pour pouvoir lui parler en privé mais ça n'a pas suffit !


— Je n'ai rien à faire de cette boite ! Donc je n'avais pas grand chose à te dire !

— Si ! Je devais être mis au courant ! s'énerve t-elle contre lui.


Je la comprends tout à fait ! On se sent trahi quand la personne qu'on aime nous cache quelque chose délibérément.


— Et pourquoi ?

— Car je t'aime gros bêta ! Et je crois avoir droit de savoir d'où tu viens !


Je crois que je vais les laisser seuls dans leur conversation un peu houleuse. Je crois que ça ne changera rien entre eux d'être ensembles. C'est toujours aussi explosif !





DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2Where stories live. Discover now