Prologue - La dernière du nom

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31 octobre 1981

L'orage tonnait dans le ciel nocturne et la pluie tombait contre les fenêtres de la maison appartenant à la famille Anderson. En dehors du tumulte météorologique, il régnait un silence de plomb dans la petite maison en pierre. C'était le beau milieu de la nuit et tout le monde dormait.

La petite ville de Witchbury en Angleterre était éclairée par quelques lampadaires qui produisaient un faible halo de lumière jaunâtre. L'eau tombée du ciel ruisselait déjà le long des trottoirs jusqu'à atteindre les égouts et les rues étaient désertes. Aucun animal, aucune âme perdue ne s'y baladait, il faudrait être fou pour sortir par une nuit aussi froide.

Seul un homme, âgé d'une vingtaine d'année, apparut soudain à l'angle d'une rue. Il était trempé jusqu'aux os, ses vêtements lui collant à la peau tandis que ses cheveux sombres venaient s'accrocher à son visage marqué par l'inquiétude. Le pauvre homme semblait stressé et terriblement préoccupé. Dans ses bras, il tenait un bébé qu'il tentait de protéger de la pluie tant bien que mal.

Il accéléra encore le pas et s'arrêta finalement devant la maison des Anderson. Se mettant à l'abris sous le perron, il sonna longuement à la porte avant de regarder le bébé endormit qu'il tenait dans les bras.

— Tout va bien se passer. Je reviendrais bientôt te chercher.

Sans doute avait-il murmuré ces paroles dans le but de se convaincre d'avantage lui-même que son enfant.

Après avoir jeté un coup d'œil par-dessus son épaule, l'homme sonna à nouveau d'un air pressé. La porte s'entrouvrit lentement quelques secondes plus tard, laissant apparaître enfin l'œil de Mr Anderson. C'était un homme d'une trentaine d'années à la carrure imposante, douée d'une morale admirable. Il tenait dans ses mains un fusil de chasse qu'il abaissa en reconnaissant son voisin avant d'ouvrir la porte d'avantage.

— Sirius ? dit Mr Anderson. Qu'est-ce qu'il se passe, tout va bien ?

Maria Anderson, qui se tenait silencieusement derrière son mari, osa pencher sa tête sur le côté, curieuse de savoir pourquoi leur voisin venait les réveiller en pleine nuit.

— William, est-ce que... est-ce que vous pouvez garder Oriana cette nuit ? demanda Sirius. J-J'ai vraiment besoin de vous.

William échangea un regard étonné avec sa femme.

— Bien-sûr, répondit cette dernière. Mais qu'est-ce qu'il se passe, Sirius ? Tu as des problèmes ?

— Non, non, répondit précipitamment Sirius. Il faut simplement que... que j'aille voir un ami, c'est important.

Délicatement, il tendit le bébé à Mrs Anderson.

— Je suis désolé de vous réveiller si tard.

Mr Anderson posa une main amicale sur l'épaule de Sirius et le regarda d'un œil bienveillant.

— Si tu as besoin de parler, tu sais que nous sommes là, dit-il.

— Oui, merci, souffla Sirius. Merci beaucoup.

Il lança un dernier regard à sa fille et repartit d'un pas rapide avant de disparaître là où il était apparut. Mr et Mrs Anderson le regardèrent un instant s'éloigner avec des airs inquiets puis refermèrent la porte en bois de leur maison.

{...}

1er novembre 1981

Assis à la table du petit-déjeuner, Mr Anderson lisait avec attention son journal papier tandis que sa femme berçait Oriana dans ses bras. Quant à Mike, l'unique fils des Anderson, il mangeait tranquillement ses toasts. Du haut de ces 5 ans, il avait un sommeil de plomb. Même un tremblement de terre ne pourrait pas le réveiller. Alors, en sortant de son lit, il avait été surpris de trouver une nouvelle colocataire.

Oriana Black - La Dernière du Nom | Harry PotterWhere stories live. Discover now