XVI.Les chats parlent ?

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Il était tard, il fallait vraiment que je me couche...

Je me remémorai cette soirée, qui ne s'était pas du tout passée comme prévu.

César et elle se connaissant depuis le collège, ils ont toujours été assez proches niveau confidences. Mais cette-fois, ça ne fit pas plaisir à Alvy: il lui avoua qu'il aimait Phillis...

Elle m'a raconté ça la voix enrouée, et puis a éclaté en sanglots.

Même si je n'avais jamais ressenti ça (heureusement), je comprenais sa peine, et compatissais.

-Je... Je le déteste...

-Alvy... Écoute on se voit demain, on en reparlera si tu veux...

-Non, demain je suis malade.

Et elle raccrocha.

Enfilant mon pyjama, je me mis dans mon lit.

Je somnolais quand j'entendis des voix étrangement aiguës.
Je me levai et ouvrit la fenêtre. La nuit était noire, et la lune éclairait faiblement le jardin d'un lumière laiteuse. 

Je frissonnai.

Allons, ces cris venaient certainement des chats du quartier...

Mais les voix revinrent, et à mon grand désarroi, alors que ça ne ressemblait en aucun point à une langue répertoriée, humaine ou animale, je parvenais à en discerner un sens: quelque chose comme une décision à prendre ou un choix à faire.

Les voix finirent cependant par cesser de se faire entendre, et je pus m'endormir tranquillement... 

Le lendemain, je mis énormément de temps pour arriver au lycée: mon vieux vélo avait déraillé plusieurs fois.

Devant la porte d'astronomie, numéro 147, je respirai un bon coup, et entrai. Je regardai tout de suite au fond de la salle, m'attendant à une grimace, mais Nikolas n'était pas là.

Je me demandai vraiment ce qu'il lui avait pris, la dernière fois, de partir en coup de vent, après m'avoir fait des mystères. 

Le cours passa très vite (sans mon voisin), mais fut très dur à suivre (sans livre). Je rejoignis donc ensuite ma classe de maths, pour une fois de bonne humeur. 

Alvy était, comme elle l'avait prédit, "malade". 

Au début du cours, monsieur Biskot, qui est notre professeur principal, nous informa d'une "mesure importante relative à la sécurité, qu'avait du prendre le lycée, à cause d'un événement tragique relevant du domaine du crime, qu'Hafnarfjördur nous avait caché jusqu'à présent, pour faciliter les enquêtes...etc"

-Ainsi, comme je vous l'ai exposé précédemment, Hafnarfjördur se voit obligé de..., il s'interrompit brusquement, et nous observa, content de l'attention que la classe lui portait, (chose exceptionnelle!). 

Il remonta ses lunettes rondes sur son nez rond, et regarda ses chaussures (c'était un tic chez lui), qu'il ne voyait d'ailleurs jamais, à cause de son ventre rond.

Il se décida enfin à continuer:

-...vous demander de toujours rentrer chez vous accompagné d'un camarade ou d'un parent.

Selena - Les Lunes JumellesWhere stories live. Discover now