Selena - Les Lunes Jumelles

LVII. Chokola & Kafée

Nikolas toussota et passa une main maladroite dans sa chevelure ébène, plaçant une mèche bouclée devant son œil gauche.

-Comme ceci.

Je retins un sourire, et commençai à  échafauder des stratégies :

-Je me métamorphoserai en une originale télépathe et ...

-C'est beaucoup trop risqué : nous n'avons pas affaire à de simples humains, ce sont des télépathes puissants et ils découvriront rapidement tes pouvoirs à la puissance grandissante, que tu contrôles déjà avec peine. Si tu te pointes avec ou s'ils se rendent compte de leur étendue, tu les leur servirais sur un plateau d'argent. Et avec eux, toi et moi. (Il marqua une pause.) Tu te déguiseras en humaine.

Je levai un sourcil étonné.

-Mais cette école n'est-t-elle pas exclusivement réservée aux télépathes ?

-Elle accepte aussi les humains et humaines ayant des pouvoirs dilués, mais uniquement s'ils sont argentés.

-Et toi ?

Nikolas fit une révérence.

-Ton « chien ».

Je ris : cette idée était simplement ex-tra-or-di-naire !

Et il l'avait trouvée tout seul ! Je n'aurais pas mieux fait.

-D'accord, Médor !

Nikolas se figea, mais se reprit aussitôt, faisant mine de ne pas avoir entendu son nouveau nom :

-Être au plus haut nécessite beaucoup de malice, chantages et autres stratagèmes ; et s'entourer de fans, serviteurs et amis à sens unique est vital. Tu devras te frayer une place parmi cette élite, et pour cela, tu as besoin d'un « chien ».

-Mais n'est-elle pas composée des élèves les plus brillants et riches ? Nous allons rapidement nous faire découvrir !

Nikolas eut un sourire carnassier.

-Non, la gueule du loup est justement l'endroit le plus sûr : personne ne songerait à vérifier leurs antécédents, ils sont beaucoup trop influents et respectés.

Je posai ma tasse, et croisai les bras.

-Tu seras donc Chokola, un humain un peu simplet, et de mon côté, je jouerai le rôle d'une télépathe au huitième degré. Cela te convient ?

Ce nom me faisait tellement rire, j'espérai qu'il allait l'accepter...

Et à mon grand étonnement il accepta.

-Ça me convient, dit-il malicieusement, à la seule condition que tu t'appelles Kafée.