LXXXVI. Le Latin N'est Pas Classe

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Je regardai l'heure à ma montre. J'avais du prendre l'habitude de la mettre, puisqu'une certaine personne avait cassé mon téléphone... Il était bientôt l'heure d'aller dîner, j'avais juste le temps d'aller prendre une douche.

Restait à savoir où c'était.

***

Une dizaine de minutes plus tard, les cheveux et le corps propres ; et à mon grand ennui, outrageusement maquillée, je descendis le grand escalier.

Avant de pousser la porte qui menait dehors (le réfectoire était dans le même bâtiment mais je ne voulais prendre le risque de me perdre), je rassemblai mes idées et autres -au sens figuré comme au propre- de peur que mon esprit n'en fasse encore des siennes à s'étaler partout et n'importe où : non merci la migraine.

Tout en parcourant du regard les élèves aux uniformes sombres, je remarquai qu'ils portaient tous le même blason cousu contre le cœur, celui de l'école. Celui-ci représentait une roue dentée, avec cinq pointes dorées. J'avais d'abord pensé qu'elles représentaient chacune un niveau, mais il y en avait six. En-dessous, une phrase brodée « Summa res sensibus ». Du latin. Ils doivent trouver ça classe de tout mettre en latin, mais quel est l'intérêt ? Personne ne le lit couramment.

Il faudra que je la traduise quand j'aurai le blason. Je ne l'ai seulement qu'aperçu jusqu'à maintenant, mais je suppose que notre admission à Nikolas et à moi faite, on nous le remettra bientôt, accompagné du ruban couleur bois des Nyfødt.

Il en mettait du temps d'ailleurs, Nikolas, où est-ce qu'il pouvait bien être passé...

Je me mis à passer au crible les visages, en cherchant un affublé d'un sourire niais et à la mèche bouclée tombante sur l'œil.

Pas de tel crétin à l'horizon.

Selena - Les Lunes JumellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant