Selena - Les Lunes Jumelles

LXXVIII. Questions Et Migraine

Quand nous fûmes hors de vue de Kathryx, je le stoppai de la même manière.

-Il faut que tu me dises ce que t'as compris de la phrase sans queue ni tête que m'a dite Madame Sandor.

Nikolas soupira, et posa un œil couleur mélasse sur moi, sans répondre.

Mais, nullement découragée, j'enchaînai :

-Et pourquoi tu es tombé par terre quand j'ai essayé de t'envoyer une émotion.

Il soupira de nouveau :

-Lâche mon bras d'abord.

Je baissai les yeux vers ma main, fermement agrippée à son bras. Je la desserrai immédiatement, confuse.

-Hum. Qu'as-tu eu, alors ? dis-je, revenant à ma question, je ne te qualifierai pas exactement de « constitution fragile » !

Il eut un sourire en coin :

-Non en effet, mais j'ai beau ne pas l'être, me recevoir sans m'y attendre toutes les émotions les plus déprimantes existantes, ce n'est pas tout à fait agréable.

Ainsi ça avait fonctionné, j'avais réussi à lui envoyer une émotion !

-Je n'avais jamais fait ça auparavant, fis-je en guise d'excuse, et la phrase de Madame Sandor ? As-tu une explication ?

Je tenais à savoir ça, mais j'avais trouvé, malheureusement, plus tenace que moi. Nikolas ne daigna en effet pas me répondre, et se mit en chemin vers l'accueil sans plus de cérémonie.

J'allai lui courir après lui répéter, mais une migraine épouvantable m'en empêcha. Pour la seconde fois de l'après-midi, je me saisis la tête entre les mains, dans un espoir vain de contenir la douleur atroce.

Nikolas, se rendant compte que je ne le suivais plus, se retourna, et me voyant dans ce sale état, courut vers moi me soutenir :

Il me chuchota :

-Mais qu'est-ce qu'il t'arrive, Selena ? Décris-moi ce que tu ressens.

-J'ai mal à la tête, tout à l'heure, j'ai essayé d'entrer dans la tienne, mais j'ai été accueillie par toutes tes barrières, et depuis ce midi j'entends un bourdonnement de pensées...