Selena - Les Lunes Jumelles

LVI. Informations Caféinées

-Selena, ton café, dit soudain Nikolas, coupant court à mes sombres pensées.

Il devait me le tendre depuis un bon moment, car il continua d'un ton excédé :

-Bois vite, et écoute-moi bien : depuis quelques temps, je cherche un Télépathe très puissant, pour qu'il t'enseigne son savoir. Durant mes recherches, j'ai découvert que ce n'est absolument pas le même système d'apprentissage que chez les Télékinésistes : ils ont une école spéciale, ici, en Norvège.

Il s'arrêta, guettant ma réaction.

Je pris une gorgée de café, essayant de digérer l'information (et le café), et lui fit signe de continuer, même si j'avais un mauvais présentiment...

-Nous allons y aller. Tous les deux.

Et ce qui devait arriver arriva : je m'étouffai avec ma boisson, trempant mon sweet préféré. Je devais avoir un air désespéré car Nikolas rit, et désignant mon pauvre habit trempé, il termina :

-Et nous serons déguisés.

***

Très fier de sa petite mise en scène, Nikolas eut tout de même le bon sens de m'expliquer son plan en détail : nous allions nous infiltrer dans l'école sous de fausses identités, dans le but que j'acquiers le plus haut niveau de télépathie possible.

En effet, cette école était divisée en plusieurs classes, dans un ordre croissant, correspondant à la puissance en télépathie des élèves : les Nyfødt, les Barn, les Tenåring, les Voksen puis, les Stamfar, et enfin, le niveau du directeur, le Salvie.

Cette école était accessible pour tous les étudiants âgés de quinze à vingt-trois ans, et l'enseignement durait trois années consécutives. Les plus doués arrivaient parfois à la classe des Voksen.

Autant dire que j'avais du travail. Beaucoup de travail.

-Là-bas, la hiérarchie entre les classes est très importante, et elle prend une très grande place dans les relations. Mais ce n'est pas la seule chose : les riches, pour peu qu'ils soient malins, peuvent se frayer une place parmi l'élite, souvent constituée d'élèves populaires, puissants, et argentés.

Nikolas s'arrêta, et m'interrogea du regard.

-Quoi ? Je vous écoute, je vous écoute, cher professeur Periculo, me défendai-je, je me demandai seulement comment vous alliez cacher votre œil borgne, car si moi je peux mettre des lentilles, vous ne pouvez pas en faire autant...