LXXII. Bipolarité ? La Question Se Pose !

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-Salut, fit Arora à Chokola d'un ton aguicheur, je te souhaite moi aussi bon courage pour tout à l'heure...

Nikolas, ou plutôt Chokola, car Nikolas n'aurait jamais, au grand jamais, répondu de cette manière, remit en place sa mèche et répondit doucereusement :

-'rci, ma belle !

Je pense que, si je n'avais eu que ma vie à protéger à ce moment-là, j'aurai laissé ma mâchoire tomber au sol.

Nikolas m'inquiétait sérieusement : il était véritablement bipolaire ! Impossible d'être aussi différent d'un instant à l'autre, impossible de changer de caractère en un clin d'œil, impossible d'être si vrai dans toutes ses actions et réactions !

Sauf si l'on...souffre d'un trouble de la personnalité : la bipolarité.

-A...allons-y, bredouillai-je, puis d'une voix plus assurée, Ophélia, peux-tu nous guider s'il te plaît ?

Elle acquiesça et se dirigea vers la porte de sortie. Dehors, la température contrastait par rapport à celle de l'intérieur, et la proximité du lac accentuait cette sensation. Une fine neige commençait à tomber, se superposant à la couche poudrée déjà présente sur les toits, sur les jardins et de chaque côté du chemin.

Ophélia accéléra le pas, et nous arrivâmes bientôt au bâtiment des Nyfødt. A travers les carreaux de la porte qu'elle ouvrait, j'aperçus un long couloir, différent de celui que nous avions emprunté ce matin.

Enfin au chaud, illuminés par la lumière jaune des lampes accrochées aux tapisseries, nous arrivâmes à l'amphithéâtre, qui commençait déjà à être plein, vu le brouhaha que nous entendions à travers l'épais mur.

Dedans, la tension était à son plus haut point : les élèves montaient et descendaient les gradins, les lumières qui illuminaient la « scène » clignotaient, et surtout, le bruit de feuilles qui se tournent, dont les propriétaires déchiffraient nerveusement les lignes.

Une bonne ambiance d'examen bien sympathique, finalement.

-On surnomme l'amphi l'arène, ici, dit Ophélia, en nous désignant d'un mouvement du bras l'ensemble agité, vous le ressentirez quand vous y serez...

Merci. Merci Ophélia pour ces paroles rassurantes et encourageantes.

Mais soudain, les lumières cessèrent de cligner et le silence se fit. 

Selena - Les Lunes JumellesWhere stories live. Discover now