XXXXVI. Carton

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Il ne plaisantait pas. Nous allions vraiment voyager dans ce carton ! Je ne voulais pas. Non pas que ce soit une mauvais idée, mais plutôt car je n'ai pas confiance en mon Aérokinésie toute récente, et encore hésitante, et d'autant plus parce que Nikolas a déclaré avoir « besoin de mon énergie ».

Mourir dans un carton tombé du ciel, jamais. Mourir tout court en fait.

Je croisai les bras, observant Nikolas déposer les dernières armes dans le carton.

-Je ne veux pas.

Il se retourna et me dit :

-On n'a pas le choix, Selena.

Il sembla se rappeler que j'étais têtue (sur ce point, il n'a à me faire aucune réflexion, il est pire que moi), car il remplaça le bâton par la carotte.

-Je t'expliquerai où on va.

Je le tenais, ce coquin, son point faible ! Confiante en ma stratégie, je répétai :

-Non. Tu dois me dire aussi pourquoi, parce que de toute manière, quand on y sera, je saurai où on sera.

Nikolas poussa un soupir excédé et céda d'un mouvement de la main.

Toute contente, je m'élançai dans le carton, m'assis sur un sac et attendis.

Comme cela faisait quelques minutes que je n'entendais plus aucun bruit, je passai la tête par la « porte ».

Nikolas...buvait tranquillement sa petite bouteille de je-ne-sais-quoi, l'œil rivé sur son portable.

Je rêvais, ce n'étais pas possible, il ne pouvait pas, il ne pouvait pas traînasser alors qu'il semblait si pressé !

Une idée germa dans mon esprit. Non...

Il n'était pas en train de se venger ? J'éclatai de rire intérieurement, Nikolas, se venger !

-Nikolas, dépêche-toi ! Les propriétaires vont bientôt revenir !

Et comme il ne répondait pas,

-Nikolas, c'est bon, j'ai compris, viens vite faire léviter le carton maintenant !

Il consentit enfin à lever l'œil.

-Qu'as-tu compris ? fit-il, faussement étonné, je cherchai la direction pour aller à notre destination !

Quelle hypocrisie. Il me désespérait. 

Selena - Les Lunes JumellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant