LXXXII. Insolente Valise

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Cette aventure, cette quête dans laquelle je m'aventurai, j'en avais le présentiment, n'allais pas être de tout repos. Une quête ne l'est jamais, me direz-vous, mais cette ambiance, ce décor, toutes ces nouvelles capacités que je découvrais chaque jour, chez les autres ou moi, me donnaient l'impression d'évoluer dans un monde inconnu, et cela me laissait dans un profond malaise... Je déteste l'incertitude.

J'étais arrivée en haut, à l'avant-dernier étage. Une pancarte joliment ouvragée indiquait : « Appartements des Nyfødt ». Je poussais la porte devant moi, et débouchai dans un couloir sombre, dont je n'apercevais pas le bout.

397. C'est le numéro de ma chambre.

Je respirai un bon coup et avançai résolument. Après quelques minutes de recherches, je la trouvai enfin, tout au fond, dans les dernières.

Je mis la clé dans la serrure et tournai.

La chambre m'apparut. Sans surprise, elle était assez simple, et il ne s'y trouvait que le strict nécessaire.

Un lit aux draps marron, une table de nuit avec une lampe jaunie dessus, un vieux miroir rond au-dessus d'un petit évier, et...c'était tout.

Le lit était disposé de telle manière, qu'on ne pouvait ouvrir la fenêtre qu'en montant dessus. Fenêtre qui, je venais de l'apercevoir, était juste en-dessous des ardoises.

Mon installation dura quelques minutes car je n'avais pas emporté grand-chose.

J'étais en train de caler ma valise sous mon lit -enfin j'essayais car cette foutue valise était trop grosse. Ou bien c'était le lit qui était trop bas. J'étais donc en train de commencer à m'énerver tout de seule, et à pester tout bas, quand j'entendis la porte tourner sur ses gonds en un agréable grincement.

Immédiatement, je me levai et me retournai, interrompant la torture de ma valise. Ce n'était que Nikolas.

Attendez...Que faisait-il dans le dortoir des filles ?

Je m'exclamai, outrée :

-Nikolas, tu n'as rien à faire ici, et encore moins dans cette aile, je te rappelle que tu es passé devant des chambres de filles, tu...

Il me coupa, sans la moindre gêne, un sourire aux lèvres :

-Je suis venu te voir, pour qu'on mette au point certaines choses. (et en soupirant) Si tu veux, la prochaine fois je ne passerai pas par là...

Selena - Les Lunes JumellesWhere stories live. Discover now