XXXXVIII. Veilleuse

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Après avoir bien ri, nous commencions à avoir froid, car forcément : nous étions en altitude, en montagne, et surtout en plein hiver !

Je me mis à demi-debout, et fermai un coin de la « porte », qui était mollement tombé, laissant entrer le froid mordant.

Mon geste eu pour conséquence de plonger dans le noir total le petit espace. Nikolas, alluma son portable, et me tendit une petit bouillotte de main, et disant :

-Il y a des couvertures dans le sac derrière toi.

Quelques minutes plus tard, j'étais réchauffée, confortablement installée sous ma couette, commençant déjà à somnoler. Nikolas, lui, était resté assis, sur un sac, et il brillait faiblement. Il devait très certainement utiliser l'Electrokinésie pour se réchauffer.

Le portable, que Nikolas rallumait à chaque fois qu'il se mettait en veille, pour garder une lumière dans le carton, finit par s'éteindre de nouveau, et Nikolas, endormi, ne la ralluma pas.

Vautrée sur les sacs, et enfouies sous les couvertures, je l'observais. Toujours en tailleur, sa tête était tombée sur son épaule, et se yeux s'étaient fermés. Mais si cette position pour dormir m'étonnait, ce n'était pas le plus extraordinaire. Non. C'était la multitude de micro-éclairs blancs et bleutés, qui couraient sur tout son corps, onde frémissant au grès de sa respiration.

C'était un spectacle fascinant.

Je me dis qu'il devait être assez puissant, ce Nikolas, finalement. Dormir en conduisant un carton. Pratique.

Et le sommeil s'invitant, bercée par cette vision magique, je m'endormis...

***

Au milieu de la nuit, je me réveillai en sursaut, à cause d'une horrible impression de vide.

Ouvrant les yeux, je m'aperçus avec terreur que Nikolas n'était plus dans le carton !

-Nikolas ? appelai-je, la voix pâteuse.

Aucune réponse.

Je me redressai sur les sacs, le dos et le cou courbaturés. Une brise glacée me parvint, accompagnée d'une odeur de friture et d'alcool.

Nous étions au sol.

Encore frissonnante du choc thermique entre l'intérieur du carton, et l'extérieur,je pris mon courage à deux mains, et sortis. 

Selena - Les Lunes JumellesWhere stories live. Discover now