XXXXVII. Passe-temps Sadique

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Il rangea son téléphone, et s'approcha du carton.
Il me fit signe de sortir, et passant le reste de mon corps à travers l'ouverture, je lui obéis (sans rechigner !), extrêmement curieuse de savoir comment il allait s'y prendre.

Nullement dérangé de mon attention soutenue, Nikolas étendit la main sur le carton, et la retira presque aussitôt.

J'avais juste eu le temps d'apercevoir un petit éclair blanc.

-C'est tout ? demandai-je, c'est aussi rapide que ça ?

Il rit.

-C'est tout. Tu peux entrer.

Et contredisant ses propos, il passa devant moi et s'installa confortablement dans le carton.

Ça faisait bizarre de le voir rire, car durant le mois d'entraînement, il n'avait pas desserré les lèvres.

Dès qu'il eut fermé la « porte », le carton du se soulever car j'eus la même sensation que dans un ascenseur.

Après quelques minutes de silence durant lesquelles Nikolas semblait donner la bonne direction au carton, je l'interrogeai sur notre destination.

-Nous allons en Norvège.

En Norvège ? Mais qu'est-ce qu'on pouvait aller faire là-bas ? Nous fuyions toujours ? Ou était-ce parce qu'il avait à y faire quelque chose, et m'emmenait avec lui ?

Levant mes yeux -qui s'étaient perdus dans le vide pendant ma réflexion- je vis Nikolas me fixer, un sourire amusé aux lèvres.

-Tu te demandes pourquoi on va en Norvège, n'est-ce pas ? prononça-t-il, connaissant pertinemment la réponse.

Je pris cependant la peine de lui répondre, tant ma curiosité était forte.

-Evidemment abruti, je ne vais pas te demander le temps qu'il fait !

Il rit encore une fois.

Je le trouvai bien joyeux pour un jour de pluie. Peut-être était-il tout simplement content de quitter enfin cet endroit isolé, ce qui ne me surprendrait pas, puisque c'était mon cas.

Et comme à chaque fois qu'il était moins sombre et maussade que d'habitude (ce qui restait relativement rare), il tenta la petite plaisanterie.

-Moins 2 degrés Celsius, bientôt moins 15, et devant mon air horrifié, il ajouta, mais ne t'inquiète pas, tu pourras dormir au chaud ce soir.

Je pris une grande inspiration, et m'armai de mon ton le plus calme et hypocrite possible pour lui demander :

-Cher Nikolas, malgré le plaisir évident que tu as à me livrer au compte-goutte tes informations (auxquelles j'ai le droit d'accéder, soit-dit en passant), peux-tu tout de même ne serait-ce qu'essayer de surmonter cette occupation quelque peu...sadique, et... me dire pourquoi ?

A ces mots cet abruti éclata de rire, et je lui suivis aussitôt...parceque le rire est communicatif et qu'il paraît que cela réchauffe, bien sûr...

Selena - Les Lunes JumellesUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum