79- Bonus : projet bébé

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Cinq ans plus tard...

Le bâtonnet entre les mains, je rejoins les garçons installés dans le grand lit à baldaquin de la chambre de Jimin. Nos passages dans cette chambre étant si fréquents, je n'ai plus l'impression d'être une invitée mais à ma place. Notre relation à quatre a trouvé ses marques avec une évidence déconcertante. Jimin est toujours friand de nos rapprochements mais n'échangerait pour rien au monde la soumission qu'exerce sur lui son garde du corps. J'ai été étonnée de la complicité de mon homme avec son homologue qui offre bien des possibilités dans cette vie à quatre. Notre histoire peut se faire entre couples, à deux sous la surveillance et l'approbation de nos moitiés ou bien plus. Le candaulisme* est un jeu auquel j'aime maintenant me prêter, même si je préfère les fois où nous sommes tous réunis. 

— Je suis dans ma période d'ovulation, indiqué-je aux garçons en secouant le test. 

Le sujet d'un héritier a été écarté pendant longtemps avant qu'on ne doive se mobiliser pour se mettre d'accord sur le processus. Même s'il arrive que Jimin me pénètre, il n'éjacule jamais en moi, par respect pour mon couple. Aujourd'hui, les choses vont changer puisque la finalité est autre que le plaisir. 
Le stress est palpable tandis que je me pose entre eux et attends qu'un premier pas soit fait pour énoncer la marche à suivre. Je me sens prête à fonder une famille, en sachant le soutien que j'ai autour de moi, mais il est une autre étape à franchir que d'agir dans cet objectif. 

Toujours prêt à prendre les choses en main, Lucas motive les troupes en nous proposant de nous déshabiller tandis qu'il lance une musique d'ambiance. Les volets sont clos, les lumières sont coupées mais on identifie aisément les silhouettes et leurs mouvements. Mon mari réchauffe ses mains entre ses cuisses, assis au bord du lit, alors que j'ai préféré m'installer confortablement sur les oreillers. Pour la première fois, je me présente les jambes serrées, abandonnée par ma confiance. 

— Putain, on dirait un club de puceaux, s'exclame Lucas exaspéré. Allez, on va dédramatiser la chose. 
— On parle d'un possible bébé, intervient Chris. 
— Qu'on prendra plaisir à voir grandir dans son ventre et à élever. A quatre, comme on en avait discuté. On va commencer tranquillement avec quelques caresses et ça reviendra tout seul. 
— J'peux t'assurer que je ne bande pas, réplique Jimin. 
— C'est ce qu'on va voir. J'm'occupe de lui. Chris, rassure ta femme. 

Mon regard est attiré par Lucas qui s'agenouille et vénère le corps de son partenaire en le couvrant de baisers. A la manière dont Jimin glisse ses doigts dans les mèches de son homme, je comprends qu'il se détend très vite et oublie le stress du moment. Ses cuisses s'écartent pour laisser place à une masturbation qui lui provoque des grognements et un bienêtre imaginable. Ce spectacle rendra toujours mon pouls à l'agonie. La bouche qui avale ses centimètres et humidifie son membre réveille mon excitation, bientôt titillée par les caresses de Chris. Je croise le regard de mon amant et lui désigne chaque zone à lécher avec générosité. Le bruit d'un sachet argenté et l'installation du préservatif me rappellent la finalité de ce moment mais je m'impatiente de le sentir en moi. La carrure de son corps sur le mien me fait presque disparaitre dans les draps, si ce n'est que je gémis bruyamment lorsque son gland me pénètre, un centimètre après l'autre. Je m'étire et l'accueille dans le seul antre féminin qu'il est autorisé à remplir. 

Nos respirations se perdent à chaque mouvement qui fait cogner le battant de bois contre la cloison. Le sentir heureux dans mes bras est la seule sensation qui fait vibrer mon coeur. 
Je sens le lit s'affaisser près de mes jambes et découvre nos deux partenaires et amis impatients de nous rejoindre. 

— Laisse-la avec Jimin, ordonne Lucas. 
— Attends encore un peu, réplique celui qui me marque de ses coups de bassin afin que je n'oublie pas sa prédominance. 

Mes mains l'apaisent amoureusement, avec la conscience qu'aucun autre ne pourrait l'égaler et je sens le changement de carrure se faire au-dessus de moi. Jimin, l'homme le plus galant qu'il m'ait été donné de rencontrer, prend son temps avant de s'assurer de mon consentement puis parsème mon corps de baisers jusqu'à trouver mes lèvres inférieures couvertes d'humidité. Je me détends tandis qu'il y laisse son empreinte de douceur et suis le rapprochement entre les bodyguards. 

— Ma main ou ma bouche, Chris ? 

La jalousie de Jimin, à l'écoute de la transaction, provoque un grognement qui me cloue au drap par ses vibrations. Mon corps m'envoie un message d'impatience et l'attire contre moi pour qu'il ne se déconcentre plus. Le désir que je ressens pour lui est différent mais motivé par la vision de Chris qui me surveille et se délecte qu'un homme prenne possession de mon corps sous ses yeux. Nous pourrions être jugés sévèrement par la société mais l'harmonie que nous avons trouvée ne regarde que nous. Mes parois se crispent à nouveau lorsque je sens le membre de mon mari en moi. Ses lèvres étouffent les miennes pour partager l'excitation qui le consume tandis qu'un autre gémit des coups de poignets qu'il reçoit. Je m'accroche aux épaules pour mieux lui ouvrir mon bassin et enrouler mes jambes contre lui, dans l'espoir d'à-coups brutaux et profonds, mais Jimin aime les recevoir, pas en donner. L'idée de me blesser le révulse. Le sourire que je partage avec Chris est une promesse d'un rattrapage ultérieur qui fera trembler les murs. Heureusement, le doigté de mon partenaire vient gonfler mon clitoris pour faire monter la pression en moi. Des injures fusent, soit celle d'un homme qui se fait maintenant sucer et souhaiterait ne pas dévoiler à quel point il aime ça. Je ne me prive pas d'étouffer un rire et plonge mon regard dans celui de Jimin qui accélère ses assauts. Le moment se rapproche, celui qui risque de changer une vie, ou plutôt quatre. Je fais l'effort de ne pas me crisper pour qu'il reste concentré et le sente enfin se relâcher en moi, les inspirations haletantes mais l'air heureux. Nous profitons de cette connexion à deux tandis que d'autres terminent leurs préliminaires pour réaliser la chose. 

— On vient peut-être de créer quelque chose, me susurre-t-il. 
— Il faudra attendre pour le savoir. 
— Hum. En tout cas, je serai ravi d'être l'heureux papa de ce petit être. 
— Techniquement, il en aura trois de papas, le reprend Lucas qui s'allonge à mes côtés et s'étire la mâchoire. Et il va falloir maximiser les chances pour que ça prenne. 
— Comme si ça te rendait malheureux d'organiser les séances de sexe, le taquine Chris, à genoux aux côtés de Jimin. 
— Moi j'm'en fiche, ce soir, je te prends en levrette. 

Les plaisanteries redoublent entre les garçons qui n'ont plus aucun tabou entre la bisexualité des uns et l'homosexualité de l'autre. Je les regarde se rhabiller, puis revenir avec des coussins pour me relever les jambes. A aucun moment je ne suis laissée seule dans cette étape de la conception. Chacun d'entre eux partage ses craintes et ses refus concernant la coparentalité, mais je reste toujours la princesse de ce petit monde, celle qui aura le dernier mot. 
Je ne sais pas s'il existe un amour comme le nôtre dans ce monde, mais tout ce qui m'importe est qu'il me rend heureuse. 

*Candaulisme: pratique dans laquelle une personne ressent une excitation sexuelle en partageant et regardant son partenaire avec une ou plusieurs personnes.

Bodyguard : Le Soldat et la PromiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant