67- Le chalet à quatre

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Cette information nous surprend tous puisque Jimin est le seul à s'être inquiété du couchage. Les regards des garçons s'attardent sur moi comme s'ils prenaient tous une décision évidente, certains avec le sourire, d'autre par défaut. 

— Jiu prendra le lit, tonne Jimin.
— Et le canapé sera pour vous, monsieur Park, convient Lucas.
— Il ne reste plus rien pour vous deux, ça ne va pas. Le lit est un deux places, on peut donc y mettre deux hommes sans difficulté, dis-je pour faire avancer ce casse-tête. Je prendrai le canapé. 
— Tout à fait d'accord, acquiesce Lucas. Ca ne serait pas convenable que vous dormiez avec un homme à une semaine de votre mariage. Puis, mon patron n'a pas à se tordre le dos sur ce canapé abimé. 
— Parce que ça ne te gênerait pas pour Jiu ? S'offusque mon bodyguard qui hausse le ton.
— C'est lui mon patron, pas elle. Le choix est vite fait. 
— Pour l'instant. Ta galanterie a vite été oubliée.
— Je ne te permets pas.

Je lève les paumes en signe d'apaisement pour ne pas que cette conversation tourne au vinaigre. Peu m'importe de finir sur le sofa. Après tout, c'est de ma faute si nous sommes à des kilomètres de chez nous pour trouver une femme à qui je n'ai rien à dire.

— Monsieur Park, prenez le lit, exige Lucas.
— Jiu, attache-toi au matelas, contre Chris.
— Calmons-nous. Puisque vous insistez tous les deux, nous n'avons qu'à nous y rendre en tant que futurs époux. Il ne s'y passera rien de toute façon et nous serons les seuls à savoir que ça s'est produit.

La proposition de Jimin de partager ma couchette surprend les deux agents qui ne s'attendaient pas à un tel dénouement. Je suis troublée de me voir invitée à pénétrer cette chambre avec celui que je connais en façade mais qui garde encore beaucoup de secrets. Mon fiancé récupère plusieurs oreillers pour construire une démarcation tandis qu'il empile les plaids de mon côté, afin que personne ne puisse visualiser mon corps sous cette couche épaisse. Je reste cependant toujours immobile et étonnée par cette idée, quand le bruit d'un fauteuil qui se tire me parvient jusqu'à ce que l'objet passe le seuil de la porte.

— Qu'est-ce que tu fabriques, Lucas ? S'inquiète Jimin.
— J'organise mon poste de surveillance. Je ne vais pas la laisser seule avec vous alors qu'elle pourrait vous éliminer dans votre sommeil.
— Tu te rends compte que je vais me marier avec lui ?
— Et alors ? Me répond avec insolence le garde.
— Change de ton, Lucas. Tu parles à ma future femme. Si c'est ce que tu souhaites, fais-toi plaisir mais ne viens pas te plaindre que tu as mal au dos.

Le fauteuil du gardien le plus impliqué dans son travail est poussé jusqu'à un coin de la pièce, pour lui permettre d'observer le lit dans une vue d'ensemble. L'envie de me dévêtir disparaît peu à peu, malgré la nuit tombante. Et mon estomac semble avoir compris le message puisqu'il se fait discret comme s'il avait décidé de jeûner aujourd'hui.
Mais un autre bruit, constitué de grincements nous indique l'arrivée du dernier trublion. C'est un accoudoir de canapé qui apparaît tout d'abord, avant que le sofa ne soit entièrement positionné, parallèle à mon côté de lit, dans une proximité qui rassure aussitôt mes états d'âme.

— T'aurais pu prendre le deuxième fauteuil, s'indigne Lucas.
— Autant être à l'aise cette nuit, le provoque Chris.

Le dernier garde comprend qu'il sera le seul à souffrir du dos au petit matin et peste contre nos ancêtres. S'organisent alors des tours de rôle pour la douche qui n'offre qu'un jet glacial et ne me convainc pas de faire plus qu'une toilette de chat. Le chauffage ne permet pas d'être à l'aise en petite tenue mais je me refuse à remettre le jean que je portais dans la journée. Les trois paires d'yeux ne font que fixer mes jambes visibles sous le grand pull qui couvre le haut de mes cuisses, à mon retour dans la chambre. Intimidée, je me dépêche de me glisser sous les draps et patiente le temps que tout le monde trouve sa place et que la lumière soit éteinte.

Bodyguard : Le Soldat et la PromiseWhere stories live. Discover now