61- Encore une fois ou mille

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Chris

La porte me résiste un premier temps, avant que je n'utilise un passe pour enclencher la serrure. La jeune fille que j'aperçois dans son lit a les yeux rougis par les larmes et ne semble pas ravie de mon entrée en force. Ne voulant pas que Namjoon se sente pousser des ailes pour nous rejoindre, je condamne à nouveau la porte derrière moi et m'assois sur ce lit. 
La peine que je lui ai causée est tel que j'oublie mes doutes concernant son nouveau fiancé et ne pense qu'à faire réapparaitre un beau sourire sur son visage, si ce n'est du plaisir. 

— As-tu besoin de moi pour faire payer celui qui t'a fait pleurer ? 
— Oui. Le soldat de ma vie est un crétin, me répond-elle avec une mine boudeuse. 
— Alors il ne mérite pas que tu te mettes dans des états pareils. 
— Me mérite-t-il tout court après m'avoir menti dès le début ? 

La culpabilité me ronge et me ramène à cette rencontre près de la piscine, lorsque je devais assurer sa protection de façon incognito. Je n'imaginais pas que je posais mes lèvres sur celle qui ferait battre mon cœur. Mais le coup de foudre a été immédiat et j'ai tout fait pour fuir ces idées qui allaient à l'encontre de mon professionnalisme. Je suis tombé amoureux d'une silhouette, puis d'un caractère. Jiu n'est pas la fille prétentieuse et superficielle qui est dépeinte sur les réseaux sociaux. Je ne connais pas de personne plus courageuse qu'elle pour avoir enduré de telles horreurs sans jamais s'être plaint. Et cette réalité me fait prendre conscience qu'elle mérite d'être heureuse avec un mari qui la choiera. En attendant, rien ne nous empêche de profiter d'un moment à travers une réconciliation qu'elle acceptera si je suis chanceux. 

— Je n'avais pas prévu de tomber amoureux de toi, Jiu. 
— Tu aurais pu me parler, me dire la vérité. 
— Je suis désolé de ne pas l'avoir fait. Mais sache que ça ne change rien à notre histoire. 

Je crois apercevoir ses yeux briller mais de passion cette fois-ci. Ma belle adhère à mes paroles et accepte de se réfugier dans les bras que je lui tends. Je ne me prive pas de respirer son odeur tout en embrassant son cou pour mémoriser la sensation du toucher de ce corps que je considère comme la perfection. Je n'imagine pas comment je ferai pour reprendre une vie normale à l'entreprise de bodyguards une fois qu'elle sera engagée dans sa nouvelle vie. Mais cette jeune femme mérite le bonheur, même si cela signifie sans moi. 
J'ai besoin de la sentir, encore une fois ou mille. Je veux me convaincre que le temps s'arrête pour nous laisser l'occasion de nous perdre et de vivre cette passion. Si je suis le gardien de son corps, elle détient mon âme. Et cette force m'enivre au point de la renverser sur ce lit pour lui faire oublier les dernières heures passées. 

— Reste tranquille, mon coeur, je m'occupe de toi.  

A genoux sur le lit, je lui écarte les jambes, lui retire son sous-vêtement pour avoir accès à sa chair nue. Cela ne fait que quelques secondes que l'atmosphère s'est muée en excitation et l'humidité abondante lubrifiant son intimité me met en appétit. Je me satisfais de l'effet que je lui fais et admire les contractions de ses cuisses lorsque je la caresse. Mon doigt imite un mouvement de va-et-vient entre ses parois et continue d'attiser la flamme. Aux regards que nous échangeons, nous ne tiendrons plus longtemps. J'aime le bruit des gémissements qu'elle étouffe entre ses dents et le désir de son corps d'en recevoir plus. La pénétration ne se fait qu'avec mon index mais la rencontre semble lui plaire. Je l'habitue peu à peu à s'élargir jusqu'à finir par pouvoir y entrer quasiment ma main. Chaque poussée l'entraîne un peu plus vers les abymes de la jouissance sans pour autant qu'elle ne veuille y céder. Ma princesse est une guerrière qui aime faire durer les bonnes choses.
Je continue cette cadence effrénée jusqu'à ce que mon entrejambe n'en puisse plus. Ma chemise est arrachée et mon pantalon balancé pour que je me retrouve nu et prêt à m'enfoncer en elle. Son corps se cambre pour m'accueillir et je ne tarde pas à ne faire plus qu'un avec la femme qui détient mon cœur. Dans un cri mêlé à mon soulagement, je la laisse me sentir et se contracter autour de mon membre avant d'entamer des coups de reins. C'est une explosion d'émotions qui nous parcourt qui rend hommage aux histoires haletantes qui s'empilent sur sa table de chevet et jalousent notre rapprochement. La chaleur moite de son corps m'invite à laisser libre cours aux images les plus salaces dans mon esprit. Cette femme est à elle seule mon fantasme et ma réalité. J'abuse de mon endurance pour retarder le plus possible ce moment qui achèvera notre union et grogne à chaque fois que je la sens se resserrer autour de mon membre. Cette pression qui se diffuse dans mon corps est insoutenable. Ma main effectue un léger appui sur son bas ventre pour que je puisse atteindre son point G à chaque pénétration et c'est un régal de voir ses pupilles se dilater. Ma muse se laisse emporter par l'orgasme et me fait regretter de ne pas avoir immortalisé cette scène. Le cri poussé transperce probablement ces murs mais je ne me soucie plus de la discrétion. Notre temps est compté, et j'espère bien consommer ce bonheur éphémère sans modération. 

Les mains contre ses hanches, j'intensifie mes mouvements jusqu'à sentir ce frémissement annonciateur d'une délivrance. Cédant à mes pulsions, je me retire au dernier moment pour éjaculer sur son ventre et ses seins. Le tableau que je peins est le plus excitant qu'il m'est donné de voir. Cette stimulation visuelle me donnerait presque envie de me relancer dans un ébat torride mais ma princesse requiert la tendresse dont elle a manqué ces dernières heures et je me penche pour l'embrasser après avoir récupéré des mouchoirs. 

— Il devrait être interdit de faire battre aussi fort un cœur car je crains le jour où tu décideras de l'arrêter, lui confié-je du bout des lèvres. 
— Dans ce cas, tu auras l'éternité, me répond-elle entre deux baisers. 

Je l'attire contre moi, rêvant quelques instants que rien ne pourra nous séparer et me met à espérer qu'elle me déclarera peut-être un jour son amour, je l'espère, avant qu'il ne soit trop tard. 


Bodyguard : Le Soldat et la PromiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant